POLITIQUE. Le texte qui doit permettre une reconstruction rapide dans le département d'outre-mer après le passage du cyclone Chido a été adopté à la quasi-unanimité des votants.
"Cette loi d'urgence pour Mayotte n'est qu'un début, un texte technique qui n'est qu'une amorce pour la reconstruction." C'est ce qu'a déclaré la rapporteure et députée mahoraise Estelle Youssouffa (groupe Liot) avant le vote par les députés, ce 22 janvier 2025, du texte visant une reconstruction rapide de Mayotte, cinq semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido. Une adoption qui ne faisait guère de doute, malgré les critiques exprimées par de nombreux députés lors des débats parlementaires.
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Le projet de loi d'urgence a finalement été adopté à la quasi-unanimité des votants, avec 446 voix pour contre deux, issus des rangs Insoumis. Le reste du groupe s'est, quant à lui, abstenu.
Les Écologistes, ulcérés par plusieurs mesures, comme le conditionnement de la vente de tôle à un justificatif d'identité, ont eux aussi préféré s'abstenir. La députée écologiste Dominique Voynet a affirmé que son groupe souhaitait initialement le voter, bien que "les mesures qu'il contient et les retards pris ne permettent pas de répondre aux besoins urgents de Mayotte et de ses habitants". Mais l'ajout notamment de "scories inspirées par les obsessions xénophobes de l'extrême droite" les a contraints à s'abstenir.
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Intégration de mesures concernant les règles d'urbanisme ou la reconstruction des écoles
Premier texte du gouvernement de François Bayrou passant devant l'hémicycle, il a été en partie réécrit par les députés. Ils y ont notamment intégré des assouplissements aux règles d'urbanisme et des mesures sociales, comme des facilités fiscales ou des allègements de cotisations.
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Des mesures pour accélérer la reconstruction des écoles, durement touchées par le cyclone, ont aussi été ajoutées, chargeant l'État de cette responsabilité en lieu et place des collectivités jusqu'au 31 décembre 2027, ainsi que des dispositions visant à assurer que les écoles disposent de plusieurs accès à l'eau potable ou de système de ventilation, pour réduire la chaleur. Car il n'est pas seulement question de "reconstruire vite, mais de reconstruire mieux", a souligné Philippe Naillet (PS).
Un large consensus a par ailleurs été trouvé autour de dispositions s'assurant que les entreprises mahoraises ne seront pas évincées du processus de reconstruction. Un tiers des marchés publics devra ainsi être réservé aux PME locales.
Un texte plus ambitieux d'ici mars
Certains élus ont tout de même jugé le texte "insuffisant", pointant l'absence de consultation des Mahorais pour l'élaborer. "Malgré les imperfections, l'aveuglement et la déconnexion apparente, nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant le drame humain qui affecte Mayotte", a justifié la seconde députée de Mayotte, Anchya Bamana, du groupe RN.
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Cette loi d'urgence, "incontournable", selon le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, ne constitue qu'une première réponse, a-t-il confirmé. Un autre texte, beaucoup plus ambitieux, est en préparation pour "refonder Mayotte". Il devrait être présenté d'ici le mois de mars.
Mais avant cela, ce premier projet de loi va désormais être examiné par le Sénat, à partir du 3 février.