Apprentissage : 1 jeune sur 4 travaille dorénavant dans l'artisanat

 

 

Avec des inscriptions en progression de 14%, ce fut aussi la seconde année consécutive où les effectifs d'apprentis ont fortement augmenté, confirmant de facto la dynamique qui s'était enclenchée l'année précédente avec la mise en oeuvre de la réforme de l'apprentissage - aussi connue sous le nom de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel -, saluée par tous les acteurs de la formation professionnelle. Dorénavant, 1 apprenti sur 4 travaille donc dans l'artisanat, et 1 salarié de l'artisanat sur 10 est apprenti.

 

5 segments d'activité du BTP dans le palmarès des 10 secteurs artisanaux formant le plus grand nombre d'apprentis

 

"Ces chiffres sont révélateurs de la mobilisation des 'petites' entreprises artisanales qui, malgré les crises et l'inflation, ont fait le choix de continuer à accueillir toujours plus de jeunes pour leur transmettre leurs savoirs et les accompagner dans des parcours de formation de plus en plus ambitieux", analyse Marielle Vo-Van Liger, directrice marketing et communication chez Maaf. Si l'augmentation des effectifs d'apprentis s'observe dans tous les secteurs d'activité artisanale, ceux qui accueillent traditionnellement de nombreux jeunes chaque année, comme le bâtiment et les travaux publics, restent en position de force.

 

D'après Marielle Vo-Van Liger, "le secteur (de l'artisanat) confirme ses besoins importants en matière d'embauche, avec un taux d'emploi à six mois des jeunes apprentis qui dépasse les 80% dans certaines activités comme (...) les couvreurs (...)". De même, le segment de l'électricité en bâtiment a fait preuve d'une remarquable attractivité en formant 18% d'apprentis supplémentaires en 2021-2022.

 

On retrouve pas moins de 5 segments d'activité du BTP dans le palmarès des 10 secteurs artisanaux formant le plus grand nombre d'apprentis : les services d'aménagement paysager (10.690 apprentis, +10% sur un an), les travaux d'installation électrique (10.650, +18%), la maçonnerie générale et le gros-oeuvre (9.270, +14%), les travaux de menuiserie (7.940, +14%) et ceux de plomberie (7.370, +12%).

 

"L'artisanat accueille à tout niveau de diplôme"

 

"La donne a aussi changé sur la physionomie des parcours", relève la directrice des études de l'ISM, Catherine Élie. "L'artisanat accueille à tout niveau de diplôme, en sortie de collège, de Bac... La part des formations en enseignement supérieur a doublé en seulement trois ans. Les jeunes et les adultes sont également nombreux à choisir la filière de l'apprentissage pour se réorienter ou se reconvertir dans un métier de l'artisanat." Le manque de main-d'oeuvre amène également les entreprises à rechercher activement certaines formations diplômantes, notamment sur les segments de la couverture et de la maintenance des matériels.

 

Autre motif de satisfaction : quasiment 2 apprentis sur 3 trouvent un poste six mois après avoir décroché leur diplôme, et ce quel que soit le niveau de qualification. Parmi les cursus affichant le plus fort taux d'emploi à six mois, on trouve le BP (brevet professionnel) couvreur (86%), le MC (mention complémentaire) zinguerie (84%), le BP carreleur mosaïste (83%), le BTS (brevet de technicien supérieur) systèmes constructifs bois et habitat (83%) ainsi que le CSA (certificat de spécialisation agricole) constructions paysagères (82%).

 

Tandis qu'1 apprenti sur 5 (soit 34.000 personnes) prépare dorénavant un diplôme de l'enseignement supérieur - ils étaient 1 sur 10 en 2019 -, les professionnels constatent aussi que le niveau CAP (certificat d'aptitude professionnelle) regroupe maintenant 49% des parcours, contre 56% en 2019. En parallèle, les formations BTS attirent 40% de jeunes en plus, 32% pour les licences, "bachelors" et maîtrises. Preuve que l'apprentissage dans l'artisanat est bien en augmentation à tous les niveaux de diplômes.

 

La moitié des apprentis travaillent dans des villes de moins de 200.000 habitants

 

 

Enfin, l'ensemble du pays profite de la croissance des effectifs d'apprentis, particulièrement en Occitanie et dans les Pays de la Loire, mais à l'exception de la Corse et de l'Aisne. Métropoles comme zones rurales bénéficient de cette tendance positive, sachant que 20% des apprentis de l'artisanat se forment dans des communes rurales.

 

Le baromètre Maaf-ISM note que "les agglomérations de moins de 200.000 habitants drainent près de la moitié des apprentis, alors que seuls 28% de la population y réside". De plus, environ un quart des apprentis suivent leur cursus dans des agglomérations de plus de 200.000 habitants. On soulignera toutefois que l'apprentissage artisanal est deux fois moins développé en région parisienne que dans le reste du pays.