ÉCONOMIE. Le ministère de l'Economie et des Finances a publié un premier baromètre détaillant les octrois des prêts garantis par l'Etat (PGE), élément-clé du plan de soutien massif contre la crise du coronavirus : 90% des bénéficiaires sont des TPE, et les secteurs de la construction et de l'immobilier font partie des plus "aidés" par l'Etat.
Le 24 avril dernier, le ministère de l'Economie et des Finances a publié un premier baromètre détaillant les octrois des prêts garantis par l'Etat (PGE) aux différents secteurs d'activité de l'économie française. Ce dispositif, élément-clé du plan de soutien massif mis en place par l'Etat pour limiter les dégâts de la crise sanitaire et économique du coronavirus, représente une enveloppe titanesque de 300 milliards d'euros de crédits, accordés par les établissements bancaires mais couverts par la puissance publique. Nos confrères des Echos ont relayé cette première édition du baromètre de Bercy, dont les chiffres ont été arrêtés au 15 avril : d'après ce document, 162.296 entreprises se sont vu "pré-accorder" des PGE pour un montant total de 24,1 milliards d'euros.
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Le BTP et l'immobilier bénéficient de presque 3 milliards d'euros de prêts
Le baromètre fournit le détail des types de structures et des tendances par secteur et par région. D'une manière générale, on apprend ainsi que les TPE, donc les entreprises de moins de 10 salariés, représentent 90% des bénéficiaires de ces PGE (soit 146.111 structures) et 54,4% des montants accordés (13,1 milliards). Les petites et moyennes entreprises arrivent bien loin derrière : elles ne sont que 7.497 à avoir obtenu un prêt, soit 4,6% du total, pour des enveloppes cumulées de 8,5 milliards (35,2% du total). Les structures de tailles intermédiaire et grande ferment la marche en ne représentant que 0,1% des bénéficiaires, soit 195 entreprises s'étant vu octroyer 2,2 milliards (9% du total). Selon Bercy, plus de la moitié des emprunteurs sont implantés au sein des secteurs d'activité les plus durement touchés par la crise, parmi lesquels la construction et l'immobilier : le Gouvernement annonce que des PGE ont été accordés à 23.797 entreprises de ces deux secteurs (14,7% du total), pour des montants cumulés de 2,9 milliards d'euros (13,1% du total).
La Capeb appelle à la vigilance sur le montant des taux à N+1
Les prêts sont en effet garantis par l'État, mais à quels taux ? D'après Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), joint par Batiactu, s'ils sont bas durant un an, ces taux reviendraient à un niveau "normal" au bout d'un an (pour les entreprises qui n'auraient pas remboursé d'ici là). Vigilance, donc, puisque nul ne sait à quel niveau seront les taux dans un an, au vu de l'incertitude de la période actuelle. L'État restant payeur en dernier recours de ces prêts, reste à savoir si lui acceptera de rembourser ces emprunts au prix fort dans un an, si besoin est.
Sur le plan géographique, le baromètre montre que l'importance démographique et économique des régions se retrouve assez logiquement dans la répartition des prêts : 17% des bénéficiaires sont basées en Île-de-France et 25% du montant total leur ont été octroyer, tandis que l'Auvergne-Rhône-Alpes compte 13% des emprunteurs pour 13% de l'enveloppe. Cependant, le document de Bercy ne stipule pas le nombre de dossiers ayant été refoulés par les banques. D'après le quotidien économique, la Médiation du crédit ne serait toutefois que très marginalement saisie, et il s'avère que même les entreprises "mal notées" par la Banque de France parviendraient à décrocher un PGE. Ceci dit, les structures les plus saines sur le plan financier et donc les plus solvables en termes bancaires profiteraient évidemment de conditions plus favorables. De même, les discussions avec l'Etat seraient plus intenses et contraignantes au sujet des grandes entreprises réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 1,5 milliard d'euros. Du côté des jeunes pousses, les interrogations porteraient sur leur solidité globale, et les investisseurs seraient ici attendus au tournant.
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Toujours d'après les chiffres obtenus par Les Echos une semaine plus tard, soit le 22 avril, Bercy dénombrait, tous secteurs d'activité et toutes tailles de structures confondus, 269.000 entreprises faisant l'objet d'un PGE pour un montant total de 38 milliards d'euros.