LOGEMENT-TRANSITION ÉNERGÉTIQUE. A l'issue du Grand débat national, Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures pour apaiser la révolte sociale symbolisée par le mouvement des Gilets jaunes. C'est désormais au tour d'Édouard Philippe de mobiliser les services de l'État pour concrétiser ces réponses dans les domaines du logement et de la transition énergétique.
Le Gouvernement passe à l'étape suivante : après les annonces d'Emmanuel Macron au sortir du Grand débat national pour apaiser la révolte sociale des Gilets jaunes, Edouard Philippe lui emboîte désormais le pas en demandant aux services centraux de l'Etat de mobiliser les "acteurs pertinents" des territoires pour concrétiser ces réponses de l'exécutif, notamment dans les domaines du logement, de la mobilité et de la transition énergétique. Nos confrères des Echos affirment en effet, sur la base d'une circulaire qu'ils se sont procurés, que le Premier ministre a imposé un délai de 10 jours aux préfets pour rassembler les forces vives locales. "Notre objectif est de remédier aux angles morts de nos politiques publiques, c'est-à-dire aux situations où celles-ci n'atteignent pas leurs objectifs, faute de suivi politique ou de coordination au plus près des territoires", explique le chef du Gouvernement dans le document officiel.
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Transports, logement, énergie : des aides "insuffisantes" et pas forcément pertinentes
Maintenant que l'Élysée a dégrossi le chantier des mesures et réformes à entreprendre, Matignon est donc chargé de plancher sur les pistes de réflexion, précises ou encore floues, selon les sujets.
Dans le domaine des transports et du logement, la circulaire estime que les dispositifs d'aides sont "insuffisants" et énumère par conséquent les pistes à l'étude :
- pour les salariés, une prime de 1.000 euros pour déménager, un accès aux offres d'Action Logement et à la garantie locative Visale ;
- pour les demandeurs d'emploi, des aides pour passer le permis de conduire, des offres de locations de voitures bon marché et un accès à des plateformes de mobilité ;
- toutes catégories socio-professionnelles confondues, le Gouvernement envisage également d'instaurer des "organismes intermédiaires" qui ouvriraient la voie à la sous-location des logements sociaux grâce à des dérogations aux procédures d'attribution de droit commun.
Concernant la rénovation énergétique, qui a encore bien du mal à s'installer - bien que le Gouvernement ait fixé un objectif de 500.000 logements rénovés chaque année, le secteur arrive péniblement à 380.000, NDLR -, Matignon semble s'interroger sur la pertinence et l'efficience des dispositifs d'aide - CITE, Eco-PTZ, CEE, chaudières et pompes à chaleur à 1 euro... Le Premier ministre aurait suggéré de "désigner un chef de file unique" parmi les acteurs de la filière, dans l'optique de mieux informer les particuliers. De plus, la massification des chantiers de rénovation énergétique semble constituer un impératif, non seulement pour motiver les investissements mais aussi, pour réduire les coûts des travaux. Une conférence organisée récemment à l'Assemblée nationale sur le thème de la rénovation énergétique à l'échelle européenne a en outre démontré qu'une concertation et une action communautaires contribueraient grandement à cette volonté de massification.
Produire des "résidences jeunes" dans le parc social
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Au niveau de l'apprentissage, la circulaire gouvernementale ambitionne d'"industrialiser, notamment via le partage le plus précoce possible des données" la mise en relation des apprentis avec les entreprises. D'autres propositions sont sur la table, comme par exemple la "production de 'résidences jeunes'" dans le parc social. Sur le front de l'emploi, l'exécutif rappelle plus largement que des réformes sont actuellement en cours de négociation, à l'instar de la refonte de Pôle Emploi ou des Pactes régionaux d'investissement dans les compétences.
Matignon rappelle en outre quelques objectifs relatifs à la diminution des déchets, au recyclage des matériaux et à l'économie circulaire ; dans l'absolu, le Premier ministre souhaiterait favoriser et développer les circuits courts, les réseaux de réemploi ainsi que les systèmes de recyclage, mais l'enjeu réside apparemment surtout dans le choix des partenariats. Il souligne ainsi que les collectivités territoriales, les entreprises de l'économie sociale et solidaire et les organisations non-gouvernementales ont un rôle prépondérant à jouer dans ce domaine.