Sous l'immense feuille de verre et d'acier, près de 500 ouvriers s'activent ces jours-ci pour livrer à temps le projet de la Canopée des Halles à Paris et ses quatre équipements culturels imaginés par les architectes Patrick Berger et Jaques Anziutti. Son inauguration est prévue début avril 2016. Découverte.
A chaque visite, c'est toujours l'étonnement. Ainsi, près de 500 compagnons s'activent encore jour et nuit pour terminer à temps les quatre équipements culturels que la Ville de Paris aménage sur 6.000 m² dans les ailes sud et nord de la Canopée des Halles (Paris), dont la livraison est annoncée début avril 2016.
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Cette œuvre contemporaine se distingue, en effet, par son indissociable couverture colossale, composée de 23.000 m² de verre en 16.000 panneaux soutenus par 7.000 tonnes d'acier.
"Ce projet de Canopée n'est pas une rêverie",Patrick Berger
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"Ce projet de Canopée n'est pas une rêverie, nous confie ce mardi 9 février 2016, Patrick Berger, concepteur de la Canopée. Nous avons surtout voulu travailler sur les forces naturelles comme la pluie, les vents, les forces historiques et sociétales du quartier pour parvenir à ce résultat."
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"Surhausser, symboliquement et physiquement, le site"
"Son architecture est constituée de des deux ailes nord et sud, de 3 niveaux chacune, et de l'ouvrage d'art de franchissement, qui abrite la partie centrale, indique l'architecte. La montée vers Paris s'évase par contre vers l'ouest et le jardin du côté où l'architecture présente une ouverture monumentale de 96 m de largeur."
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Avant d'ajouter : "Il fallait surhausser, symboliquement et physiquement, un site qui est le centre de gravité de la métropole parisienne."
Le vitrage constitué d'une épaisseur de verre clair trempé de 6 mm
Quant à l'enveloppe, "nous l'avons choisie de couleur jaune-vert. La teinte varie légèrement selon l'ensoleillement et l'angle de vision, et ce n'est pas un verre blanc, afin de filtrer les UV pendant les fortes chaleurs", explique également le concepteur.
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Ainsi, le vitrage est constitué d'une épaisseur de verre clair trempé de 6 mm avec un surfaçage supérieur en léger relief ; un intercalaire de sécurité ; et enfin une épaisseur de verre extra blanc durci de 10 mm avec un traitement de sous face par émaillage sérigraphié mat dont l'opacité du motif varie entre 15 et 45 %.
La structure ainsi créée, en surélévation et autostable, est exclusivement en appui avec la structure de l'existant, complète-t-il en surplombant l'immense toiture constituée de quinze "ventelles" de différentes tailles. La plus grande, disposée en tuile comme un store vénitien, comporte une portée de 96 mètres !
"Loin du trou des Halles"
S'agissant de l'organisation du site, nous sommes désormais très loin du "trou des Halles" des années 1970. Ici, la nouvelle configuration voulue par Patrick Berger et Jacques Anziutti donne l'impression de transition entre le sous-sol et l'air libre, et offre une nouvelle perspective sur le quartier, en l'occurrence vers le centre Georges-Pompidou. Sous la toile de verre et d'acier, on retrouve une structure aussi vaste que la place des Vosges, avec deux ailes abritant 6.000 m² d'équipements culturels, reliées par cette toiture de verre et d'acier.
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L'aile nord abritera, dans un mois le conservatoire du quartier, l'aile sud une médiathèque, un centre dédié au hip-hop et une "maison des pratiques amateurs" pour la danse, la musique ou le théâtre.
Studio de danse et conservatoire
Les espaces seront décloisonnés comme un symbole du décloisonnement des pratiques culturelles, avec des "traversées visuelles" entre les deux ailes, entre culture savante et culture populaire, indique l'architecte. On y retrouvera 66.000 m² de surfaces commerciales de 155 boutiques (contre 110 dans l'ancien Forum), rénovées ou nouvelles plus lumineuses dans un cadre plus aéré.
Salle de lecture médiathèque
En revanche, sous la Canopée, rien n'a changé pour le moment à Châtelet-Les Halles, dans la plus grande gare souterraine d'Europe avec ses 3 lignes de RER, ses 5 lignes de métro et ses 750.000 passagers quotidiens. "Des chantiers ont démarré pour réaliser une nouvelle sortie créée Place Marguerite de Navarre au début de la rue Saint-Honoré, nous signale la Ville de Paris. Une excavation est nécessaire à sa réalisation et s'inscrit dans la continuité du traitement des parements de mur."
Un site occupé avec une fréquentation quotidienne de 750.000 personnes
Avant de conclure : " C'est un chantier d'une ambition inédite dans la capitale, notamment en raison de la difficulté accrue de construire en site occupé avec une fréquentation quotidienne de 750.000 personnes !". Depuis juillet 2012, ce fut une "opération à cœur ouvert" dont les battements n'ont jamais cessé !
Fiche technique
Une indissociable couverture colossale
Cette œuvre contemporaine se distingue, en effet, par son indissociable couverture colossale, soit 23.000 m² de verre en 16.000 panneaux soutenu par 7.000 tonnes d'acier.
Un chantier d'une ambition inédite dans la capitale
"C'est un chantier d'une ambition inédite dans la capitale, notamment en raison de la difficulté accrue de construire en site occupé avec une fréquentation quotidienne de 750.000 personnes !", nous explique Patrick Berger, architecte de l'opération.
Architectes : P.Berger et J. Anziutti
Ingénierie : Ingérop
Fin des travaux : 2016
Montant des travaux : 180 millions d'euros