Initié en 2007, le projet de la canopée des Halles à Paris est dans sa dernière ligne droite. En 2016, les riverains pourront profiter pleinement d'un centre commercial ouvert sur l'extérieur ainsi que de nouveaux espaces culturels. Pour parvenir à ce résultat, architectes et ingénieurs ont travaillé main dans la main sur ce bâtiment aussi imposant que complexe. Découverte.
Courbes, verres, structures d'acier, empilements, voiries souterraines, activités et ERP différents font du chantier des Halles à Paris un sacré pari pour les entreprises qui s'y affairent. Car ici, la complexité du site fait la complexité du chantier. "Un véritable plat de nouilles", comme s'amuse à le décrire Adrien Lebret, directeur de travaux sur le projet de la Canopée pour la société d'ingénierie Ingérop. Au final, l'opération présente deux bâtiments (Nord-Sud en structure métallique) qui accueilleront un conservatoire de danse et de musique, une bibliothèque, un pôle de pratiques amateurs, de cultures urbaines et de nombreux commerces (plus de 6.000 m2).
La canopée des Halles, un geste architectural et une oeuvre d'ingénierie
Le projet imaginé par les architectes Berger-Anziutti n'est pas simple : un vrai millefeuille de problématiques à résoudre. Cette œuvre contemporaine se distingue par son indissociable couverture, soit 23.000 m2 de verre en 16.000 panneaux soutenu par 7.000 tonnes d'acier. Bref, un véritable puzzle s'appuyant sur une trame 11x16 m : "Chaque élément de la canopée a une fonction d'ingénierie bien identifiée : traction, poussée, étanchéité, etc.", analyse Adrien Lebret.
Fonctionnement monolithique
Concernant les bâtiments, leur fonctionnement monolithique entraîne la limitation du renvoi des efforts horizontaux, et la répartition des charges verticales sur les porteurs existants. Sur ce dernier point, le directeur de travaux de chez Ingérop précise : "Nous avons effectué le liaisonnement des pieds poteaux pour dissiper au maximum la sollicitation du vent".
Enveloppe
L'enveloppe, elle, est constituée de trois feuilles superposées et les écailles de verre de la couverture sont organisées en superposition, pianotage et désaffleurement.
Construction technique
Pour créer cette construction technique, les équipes d'ingénierie ont lancé un travail minutieux de modélisation 3D. Objectif : rationaliser la forme et démythifier la complexité géométrique. Des tests et des simulations ont été réalisés afin de voir les comportements des solutions trouvées, comme celle par exemples de la simulation de l'air à l'échelle du quartier en fonction de l'orientation des ventelles de toiture ou encore l'analyse du comportement aéro-élastique.
Analyse du bâti
Un examen méticuleux a également été fait sur les déformations des bâtiments : "Il s'agit de surveiller l'ouvrage, notamment entre la géométrie provisoire et celle réelle (NDLR : de terrain)", note Adrien Lebret. Ainsi, le renforcement des porteurs a nécessité le soulèvement du bâtiment de quelques millimètres.
Travaux en site occupé
Enfin, le chantier dispose d'une dernière contrainte et pas des moindres : travailler en site occupé. "Les Halles sont très fréquentées : les gares accueillent 800.000 personnes par jour, la vie des boutiques, etc. Une activité présente 24h/24, 7jours /7", explique Adrien Lebret. Une véritable fourmilière en quelque sorte à gérer en simultané des travaux.
Quid de la suite
Aujourd'hui, le projet de la canopée touche à sa fin. Les prochaines étapes : l'installation des magasins et la commission de sécurité pour une ouverture au public prévue pour 2016. Nul doute que le quartier, qui a déjà entrepris sa mue avec l'inauguration du jardin Nelson Mandela en décembre 2013, attirera l'attention des riverains. Point névralgique, situé au cœur de Paris, il poursuivra ensuite sa transformation par la restructuration des gares RER et métro. Une autre histoire. Un autre chantier titanesque…
Fiche technique
Maîtrise d'ouvrage : Ville de Paris, Semparisienne
Architectes : P.Berger et J. Anziutti
Ingénierie : Ingérop
Fin des travaux : 2016
Montant des travaux : 180 millions d'euros
Architectes : P.Berger et J. Anziutti
Ingénierie : Ingérop
Fin des travaux : 2016
Montant des travaux : 180 millions d'euros
Quelques chiffres :
7.000 tonnes d'acier
23.000 m2 de verre en 16.000 panneaux
4.000 m2 de capteurs photovoltaïques
Surface : environ 20.000 m2
23.000 m2 de verre en 16.000 panneaux
4.000 m2 de capteurs photovoltaïques
Surface : environ 20.000 m2