ENTREPRISES. Sans surprise, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l'Union des entreprises de proximité (U2P) ont salué la déclaration de politique générale du Premier ministre. Elles ont néanmoins fait part de certaines réserves.
La déclaration de politique générale de Gabriel Attal, hier après-midi devant l'Assemblée nationale, a suscité des réactions très mitigées parmi les acteurs de la construction et du logement. Les annonces que le Premier ministre a pu distillé pendant ses presque 90 minutes de discours n'ont pas convaincues le secteur, qui tire plus que jamais la sonnette d'alarme.
à lire aussi
Sans grande surprise, le ressenti est en revanche tout autre du côté du patronat. L'Union des entreprises de proximité (U2P, dont est membre la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) salue par exemple "une ambition forte" et "une vraie détermination", et annonce qu'elle "soutiendra plusieurs orientations qu'elle juge favorables".
Simplification "radicale"
L'organisation patronale représentative des indépendants et TPE, qui vient récemment de changer de président, liste ainsi les dossiers sur lesquels elle se dit prête à plancher aux côtés du Gouvernement. D'abord, l'obtention de meilleurs droits à la retraite pour les travailleurs indépendants, et le rapprochement entre le cursus éducatif et la préparation à la vie professionnelle.
Ensuite, la simplification "radicale" des obligations pesant sur les TPE et PME "notamment dans le secteur du bâtiment", ainsi que "la responsabilité budgétaire", jugée "indispensable à la croissance et au maintien d'un bon niveau de protection sociale". Enfin, l'objectif du million d'apprentis d'ici 2027.
"Réorganiser les règles" de la représentativité
Voilà pour les points positifs. Mais l'U2P a aussi indiqué qu'elle n'est pas favorable à la possibilité de confier à chaque entreprise les négociations des règles les plus appropriées, car "une TPE n'est pas armée pour cela". Les plus petites structures auraient plutôt intérêt à se tourner vers les règles préalablement définies au niveau des branches professionnelles.
La dérèglementation de certaines professions constitue un autre point de vigilance pour l'organisation patronale, qui appelle à "travailler en concertation étroite" sur ce point et à "trouver un accord avec les professions concernées". L'U2P en profite pour rouvrir un dossier qui lui tient à coeur : celui de la représentativité patronale.
Elle demande au nouveau gouvernement de "réorganiser les règles" en la matière afin que "l'immense majorité des entreprises, celles qui emploient moins de 11 salariés", aient voix au chapitre. Les représentants des indépendants et TPE dénoncent régulièrement ce "déni de démocratie" qui permet, selon eux, aux "plus grandes entreprises" de prendre les décisions "au nom de toutes les autres".
à lire aussi
Se pencher sur le coût du travail
Le son de cloche est sensiblement le même du côté de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui compte la Fédération française du bâtiment (FFB) dans ses rangs. Saluant le discours autour du travail et de sa rémunération, elle juge toutefois que l'instauration d'un compte épargne temps universel (CETU) risque de se traduire par "un boulet social inadapté à la réalité des petites entreprises".
Sur le plan des rémunérations, et au-delà de la "smicardisation" évoquée par Gabriel Attal, la CPME invite l'exécutif à "se pencher" sur "l'écart sans cesse grandissant entre le salaire net et le salaire brut". L'organisation considère plus largement que le coût du travail est "au coeur" du sujet.
Il est "plus que temps" de prendre "des mesures radicales" pour relancer l'immobilier
Dans le domaine de la simplification, vaste chantier dans lequel s'est lancé Bercy, elle soutient la mise en place du "test PME" et la réforme du droit du travail annoncée hier. "On peut par ailleurs se réjouir de la prise de conscience de la crise profonde que rencontre le secteur immobilier", souligne la CPME, en affirmant qu'il est "plus que temps" de prendre "des mesures radicales" pour relancer "ce secteur essentiel".
Enfin, les représentants des PME souhaitent "un changement de méthode" dans l'écologie appliquée aux entreprises. Celles qui "sont prêtes" devraient avoir "les moyens et le temps nécessaires pour s'adapter aux changements profonds qu'impose la décarbonation" de l'économie. Pas sûr cependant que l'urgence climatique et l'érosion de la biodiversité puissent se permettre d'attendre davantage.
La Capeb veut "y croire"