MOBILITÉ. La Ville a dévoilé un plan pour favoriser les déplacements piétons. Cela passe par le réaménagement de son espace public.
"La marche retrouve progressivement toute sa place au sein des modes de mobilités et des politiques publiques qui y sont associées", se félicite Emmanuel Grégoire. Le premier adjoint à la maire de Paris a présenté le 17 novembre 2023 le "plan piéton" de la Ville pour les sept prochaines années. Le territoire est en pleine mutation pour s'adapter aux effets du dérèglement climatique. Le "plan piéton", dont le budget s'élève à 300 millions d'euros, est donc considéré par Paris comme un outil pour transformer et adapter la ville au réchauffement climatique. La municipalité souhaite ainsi donner plus de place aux marcheurs, en "affirmant partout la priorité piétonne", mais aussi renforcer le confort et la sécurité des espaces piétons.
La marche est vue, par la municipalité, comme une "solution universelle aux enjeux de notre époque", puisqu'elle est le "seul mode de déplacement à zéro impact carbone, silencieux, et peu consommateur d'espace". Dans la capitale, 65% des déplacements sont réalisés à pied, chiffre, de son côté, David Belliard, adjoint chargé de la transformation de l'espace public et des mobilités.
Un budget conséquent
A l'horizon 2026, 100 nouvelles rues à proximité des écoles et des établissements publics recevant des enfants ou des étudiants vont être piétonnisées. Cinquante nouvelles rues aux enfants seront aménagées avec plus de nature, des fontaines, des bancs et des marquages au sol. Des nouvelles places piétonnes, près des sites olympiques, vont être réalisées et les 12 kilomètres de contre-allées des boulevards et avenues parisiennes vont être aussi piétonnisés. Surtout, le "cœur piéton" de chaque arrondissement sera agrandi, voire créé s'il n'existe pas déjà. De nouveaux plans de circulation dont l'objectif est de réduire le trafic motorisé seront mis en place.
Ce n'est pas tout. Les sociétés de chantier "qui laissent des trous dans les revêtements de trottoirs" seront sanctionnées. Une tolérance zéro sera appliquée pour les infractions sur les trottoirs tels que le stationnement sauvage. La signalétique des chantiers à destination des piétons sera aussi améliorée.
D'autres actions prévues
Les dimanches sans voiture devraient être plus nombreux à l'avenir, et le dispositif devrait être étendu à toute la durée du week-end en été. Aussi, les continuités piétonnes entre Paris et les banlieues limitrophes vont être renforcées dans le cadre des projets d'urbanisme. En ce qui concerne la circulation de véhicules motorisés, Paris va réduire le nombre et les flux des véhicules, en encourageant le recours des transports en commun, le covoiturage, la marche et le vélo. Une "zone à trafic limité" dans le centre sera aussi mise en œuvre. Dans une bande de cinq mètres en amont et en aval des passages piétons, la totalité du stationnement sera supprimée, et des traversées piétonnes seront ajoutées.
La Ville porte un plan plus global de transformation de l'espace public, en végétalisant davantage les rues, en créant des pistes cyclables supplémentaires ainsi que des voies de bus et des lignes de tramway. Entre 2020 et 2023, la part de l'espace piéton a augmenté de 33%, passant de 65 à 92 hectares, "soit 40 terrains de foot". Des places comme celles de la Bastille et Nation ont été modifiées et abritent désormais un plus grand espace pour les piétons. Surtout, ce sont plus de 200 rues qui ont changé, et pour certaines qui ont été totalement réaménagées et végétalisées. À noter que les déplacements à pied à Paris ont cru de 12% entre 2010 et 2020.
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