ENVIRONNEMENT. Le président de la Métropole de Nice, Christian Estrosi, a présenté le plan de végétalisation de son territoire. Un fonds a notamment été créé pour aménager certaines parcelles.
Plus de nature et de biodiversité dans la métropole niçoise, c'est ce qu'annonce le maire de Nice et président de la Métropole, Christian Estrosi. D'ici 2030, 67 hectares de friches et de sols artificialisés seront "renaturalisés" dans la basse vallée du Var. Cette démarche se base sur la stratégie nationale pour la biodiversité 2030 du ministère de la Transition écologique, et "permettra de dépasser l'objectif fixé par la loi Zéro artificialisation nette (Zan)", a-t-il affirmé, lors du salon du Marché international des professionnels de l'immobilier (Mipim), le 14 mars 2024. La Métropole de Nice a pour objectif de devenir la première en France "à se doter d'une stratégie pour la renaturation des terres et la reconquête de la biodiversité à l'échelle d'une OIN (Opération d'intérêt national) de 10.000 hectares, avec un objectif clair, celui du 'zéro perte nette de biodiversité'".
La zone naturelle de la vallée du Var s'étend entre la métropole et le Mercantour. Le maire de Nice souhaite y construire une sorte de prolongement de la ville, à travers le vaste projet d'aménagement et d'urbanisme "Eco vallée". Programmé sur près de 30 ans, le projet concerne 15 communes et comprend la création de logements, d'équipements et d'espaces verts. Certains politiques ont critiqué le projet, comme le député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, qui parlait de "bétonnisation à marche forcée" et de "folie environnementale" en août 2023.
À cette accusation, Christian Estrosi a répondu lors du Mipim : "Sur les 10.000 hectares de l'OIN, seulement 210 hectares sont concernés par des programmes d'aménagement, soit seulement 2% des surfaces." Et a ajouté : "la part de sols en pleine terre sera augmentée de 10% par rapport à la situation actuelle" du parc Méridia. Sur la ZAC du Grand Arénas, dessinée par l'architecte François Leclerc, il y aura 35% d'espaces pleine terre, soit 17,2 hectares contre 4.4 aujourd'hui."
Des chantiers dès ce printemps
Des premières opérations du plan de "renaturation" de la Métropole seront lancées dès le printemps 2024, notamment le long du boulevard Luciano, au sud du futur parc. L'amendement et la dépollution des sols sont prévus, ainsi que des plantations. Plus de cinq hectares seront livrés à l'horizon 2025 dans le cadre du Grand parc paysager de la plaine du Var, a précisé l'édile. Au total, 140.000 arbres seront plantés durant cette période. La livraison de l'entrée nord du parc offrira "un parc forestier dense", d'après la Métropole. Les premières opérations seront financées à hauteur de 8,9 millions d'euros.
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Pour mesurer, suivre et piloter des actions en faveur d'un retour de la biodiversité, la Métropole indique créer un observatoire. Ce dernier aura pour mission d'évaluer l'impact des projets portés par tous les acteurs, "en veillant au respect" de la stratégie du territoire. Tous les trois ans sera publié un rapport retraçant "l'évolution de la biodiversité sur les 10.000 hectares de l'OIN. L'observatoire sera étendu rapidement à toute la Métropole", précise-t-elle.
Une filiale et un fonds créés
En outre, une filiale, pilotée par la Métropole et l'Établissement public d'aménagement, va être fondée afin de mobiliser des financements publics et privés et investir en faveur de la biodiversité. Un fonds sera consacré à la restauration des "continuités écologiques". Cela permettra d'acquérir et d'aménager des parcelles, telles que des zones agricoles, naturelles dégradées, détournées ou des terrains urbanisés. "Les terrains seront ainsi maîtrisés directement, ou rétrocédés à des organismes de protection de la nature comme le Conservatoire d'espaces naturels ou l'Office national des forêts", précise la Métropole.