ACCOMPAGNEMENT. Si les représentants de la profession saluent les dernières annonces gouvernementales en matière de soutien aux plus petites entreprises, ils demandent néanmoins d'autres aménagements, comme des annulations de charges et des remboursements de cotisations de retraite complémentaires. Les banquiers et assureurs sont quant à eux appelés à assumer leur rôle.

Bien, mais peut encore mieux faire. C'est en substance le message délivré par le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, sur l'antenne de BFM Business ce 1er avril 2020 au matin. Interrogé sur les dernières mesures gouvernementales en matière de soutien au tissu économique, et notamment aux plus petites entreprises, le dirigeant a certes salué les avancées mais a néanmoins demandé d'autres aménagements. Sur la question de la prime forfaitaire de 1.500 € délivrée aux structures qui ont encaissé une perte de 50% de leur chiffre d'affaires sur le mois de mars, François Asselin a d'abord reconnu que "c'est bien, mais ça ne sera pas suffisant". D'où la nécessité, selon lui, d'aller plus loin : pour compenser la perte d'activité lorsque le confinement sanitaire sera levé, "il faudra très certainement passer par des annulations de charges", alors qu'il n'est actuellement question que de reports.

 

 

Obtenir "un petit mois de salaire" en remboursant les cotisations de retraite complémentaire des indépendants

 

La CPME formule par ailleurs une autre demande : "On se bat pour pouvoir rembourser les cotisations qui sont versées pour [la] retraite complémentaire" des indépendants. François Asselin explique : "Il faut savoir que les caisses de retraite complémentaire des indépendants ont un excédent de l'ordre de 17 milliards d'euros ; alors il ne s'agit pas de vider ces caisses, on en aura besoin pour demain, mais néanmoins on a au sein de ces caisses une possibilité, peut-être, de redonner un peu de rémunération qui irait directement dans la poche de l'indépendant, sur ces cotisations qu'il aurait versées dans les années N-1 ou N-2. On peut estimer qu'on arriverait globalement à 6-7% de l'équivalent d'une rémunération annuelle, donc c'est un petit mois de salaire." Les discussions avec Bercy se poursuivent sur ce point, la CPME espérant obtenir un accord "dans les jours et les heures qui viennent", et précisant au passage que "ce n'est pas de l'argent de l'État".

 

 

 

Dans la suite de l'interview, le patron de la confédération est revenu sur l'attitude des banquiers et assureurs dans le contexte actuel. S'agissant des premiers, "nous appelons tous les réseaux des institutions financières, des banquiers, à faire en sorte de se rapprocher au plus vite de leur clientèle, de leurs petits commerçants, de leurs petits artisans, bref des petites entreprises, des TPE, pour tout simplement les accompagner. [...] Ce sont des entreprises qui, demain, auront encore un modèle économique tout à fait utile à la Nation." Concernant les assurances, le constat des représentants de la profession est pour le moins cinglant : "On est en train de vivre une période complètement exceptionnelle, et il faut dire que les assureurs sont depuis le début un petit peu aux abonnés absents", a taclé François Asselin. Bien que les épidémies et autres risques sanitaires ne soient pas considérés, juridiquement parlant, comme des catastrophes naturelles qui pourraient être prises en charge par les sociétés d'assurances, le secteur demande là aussi une adaptation : "Nous aimerions, pour au moins les entreprises qui sont assurées pour la perte d'exploitation, qu'on puisse élargir ce champ assurantiel à la catastrophe sanitaire".

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