RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE. Le Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique (CSCEE) a pris connaissance du tant attendu rapport CSTB-Ademe concernant la performance des gestes de rénovation. Il va proposer des rééquilibrages concernant le CITE 2019 et notamment sur "la rénovation des parois vitrées".
Le rapport CSTB-Ademe qui avait disparu depuis des mois refait surface ! Et c'est le Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique qui a bénéficié d'une présentation des conclusions de cette mission d'étude sur la performance relative des différents gestes de rénovation thermique. Le CSCEE explique avoir "pris acte de ces travaux scientifiquement très rigoureux" qui vont éclairer "des débats techniques". Une première information saute alors aux yeux : "Le changement d'un simple vitrage n'a pas une performance négligeable", litote qui signifie que les travaux de menuiseries extérieures auraient bien un impact significatif. Ce qui irait à l'encontre des décisions prises en 2018 de concentrer le dispositif d'aide sur des travaux considérés comme plus pertinents et qui avaient conduit à l'éviction des fenêtres.
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Un peu plus loin, le conseil parle de "soutien aux actions pertinentes", y compris la "rénovation des parois vitrées", mais également l'audit énergétique. Il replace toutefois ces interventions dans le cadre plus global d'une stratégie complète de travaux, en expliquant qu'il faut aller "au-delà d'une valorisation renforcée des gestes les plus performants individuellement". Le CSCEE déplore que ces travaux soient présentés si tard, alors même que le Projet de loi de finance 2019 est déjà en cours de discussions au Parlement. Un groupe de travail sera toutefois mandaté, sur la base des résultats de l'étude CSTB-Ademe, pour formuler rapidement des propositions de rééquilibrages pour le dispositif du Crédit d'impôts transition énergétique (CITE) de l'an prochain. Le conseil est catégorique, ne rien changer serait contreproductif : "Reconduire le CITE à l'identique en 2019 entraînera un frein durable à la rénovation qui désengagera de nombreux acteurs, loin des ambitions du Plan de rénovation énergétique des bâtiments".
Pour aller plus loin, une concertation approfondie sera même menée pour le CITE 2020. Mais le Conseil supérieur de la construction prévient : "Il importe que l'Etat communique, dès que possible, le rapport de l'étude" au groupe de travail. Le document reste donc encore entouré de mystère…
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Contacté par Batiactu, Jacques Chanut répond : "Nous attendons le rapport dans le détail, pour voir les matrices d'études et juger ainsi de leur pertinence. Pour les confirmer ou les infirmer". Pour le président de la Fédération française du bâtiment, "la difficulté à publier ce rapport tient au fait qu'il n'est sans doute pas en adéquation avec ceux qui voulaient tuer le CITE". Mais la présentation de premiers éléments au CSCEE serait, selon lui, "plutôt un bon signe". "Les choses vont se faire, petit à petit", ajoute-t-il, confiant.