ENTREPREUNARIAT. En dépit de la crise sanitaire et économique du Covid, le statut d'auto-entrepreneur a continué à attirer de nouveaux candidats et à générer de l'activité. Dans le bâtiment et les travaux publics, tous les indicateurs de l'Urssaf sont également en progression.
Le statut d'auto-entrepreneur n'a pas été fragilisé par la crise du Covid, bien au contraire. Fin décembre 2020, la caisse nationale des Urssaf (Unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale) comptabilisait 1,92 million d'auto-entrepreneurs "administrativement actifs" tous secteurs confondus, ce qui représentait une hausse de 17,5% sur un an, avec 287.000 nouveaux candidats.
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Malgré les restrictions sanitaires, les confinements et autres perturbations d'activité, l'année 2020 aura connu 599.000 immatriculations, un chiffre en hausse de 3,1% par rapport à 2019. Il faut néanmoins préciser que le nombre de radiations a lui aussi augmenté de 6,3%, s'établissant à 312.000 en 2020. Sur les presque 2 millions d'auto-entrepreneurs que comptait alors la France, 1,07 million déclaraient un chiffre d'affaires positif au cours du dernier trimestre, et étaient à ce titre considérés comme "économiquement actifs". En augmentation de 8,7%, cette proportion pesait pour 55,5% des inscrits (contre 60% un an avant). "En lien avec la crise sanitaire, la part des auto-entrepreneurs économiquement actifs a atteint au 2e trimestre 2020 son niveau le plus bas depuis 2011 (47,5%)", indique l'Urssaf. Le chiffre d'affaires global généré par les auto-entrepreneurs s'est élevé sur l'ensemble de l'exercice 2020 à 15,94 milliards d'euros, en très légère hausse de 0,8%. Mais la pandémie a eu des conséquences diverses selon les secteurs et les régions.
Construction et immobilier globalement en forme
Dans la construction, l'Urssaf délimite trois segments d'activité : le gros-oeuvre, les travaux d'installation et les travaux de finition. Au 4e trimestre 2020, l'Administration a comptabilisé sur les 12 mois précédents 15.600 immatriculations d'auto-entrepreneurs dans le gros-oeuvre, 15.100 dans les travaux d'installation et 20.500 dans les travaux de finition. Sur la même période, 8.000 auto-entrepreneurs ont été radiés dans le gros-oeuvre, 6.900 dans les travaux d'installation et 11.400 dans les travaux de finition.
Le nombre d'auto-entrepreneurs "administrativement actifs" s'est ainsi élevé à la fin du 4e trimestre 2020 à 61.500 dans le gros-oeuvre (+14,1% sur un an), 53.100 dans les travaux d'installation (+18,3%) et 95.500 dans les travaux de finition (+10,6%). Si le segment des travaux de finition est donc celui qui attire visiblement le plus de candidats et compte le plus d'inscrits, c'est aussi celui où les arrêts d'activité sont les plus nombreux.
Un chiffre d'affaires en hausse pour les artisans du bâtiment
Sur le plan économique maintenant, le gros-oeuvre totalisait 37.600 auto-entrepreneurs "économiquement actifs" en décembre 2020, les travaux d'installation 34.700 et les travaux de finition, 62.300. Là encore, tous les indicateurs sont en progression, chacun de ces trois segments ayant respectivement augmenté de 11,9%, 14,3% et 8,9% sur un an. Par ailleurs, quasiment les deux tiers des auto-entrepreneurs du BTP ont généré un chiffre d'affaires positif sur l'exercice 2020 : 61,2% dans le gros-oeuvre, 65,2% dans les travaux d'installation et dans les travaux de finition.
Sur les trois derniers mois de l'année dernière, ce chiffre d'affaires global s'est élevé à 252,4 millions d'euros pour le gros-oeuvre (+18,6% sur un an), 268,5 millions pour les travaux d'installation (+15,8%) et 412,6 millions pour les travaux de finition (+12,3%). Des chiffres qui montrent que le segment des travaux de finition est apparemment le plus pourvoyeur d'activité mais qu'il est aussi celui où cette activité a plus de difficultés à progresser, probablement à cause d'un nombre important d'entrepreneurs dans ce domaine et donc d'une concurrence assez forte.
L'Île-de-France, première région pour la création d'activité... mais dernière pour la rentabilité de l'activité ?
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Au niveau des territoires et tous secteurs confondus, le nombre d'auto-entrepreneurs économiquement actifs tout au long de l'année dernière a varié de 5,1% en Bourgogne à 10,9% en Île-de-France, région habituellement la plus dynamique sur le plan économique. "Les régions Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais et Centre-Val de Loire enregistrent aussi des taux d'évolution annuelle supérieurs à 9%. A contrario, les régions Midi-Pyrénées, Auvergne et Basse-Normandie affichent des taux inférieurs à 7%", note l'Urssaf.
D'une manière générale, les régions de l'Ouest affichent en outre des augmentations de chiffres d'affaires supérieures à 8%, tandis que les régions du Sud (+2,8% en Provence-Alpes-Côte d'Azur) et de l'Est (+3,8% en Champagne-Ardenne) profitent de hausses plus timides. Une fois n'est pas coutume, la région parisienne est, avec +2,8%, également en queue de peloton. On pourrait en déduire que si elle est première pour la création d'activité, elle ne semble en revanche pas vraiment l'être pour la rentabilité de l'activité...