POUVOIR D'ACHAT. L'UFC-Que Choisir a saisi le Conseil d'Etat au sujet du compteur communicant Linky, dont l'affichage déporté en temps réel chez les ménages les plus modestes n'est toujours pas déployé. La raison ? L'absence des arrêtés indispensables pour couvrir les coûts des fournisseurs, non publiés par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
L'association de défense des consommateurs avait déjà alerté François de Rugy en septembre 2018 au sujet des ménages en situation de précarité énergétique. Ces derniers devaient disposer, lors de l'installation d'un compteur électrique Linky, d'une information en temps réel de leurs consommations "élément déterminant pour une meilleure maîtrise" et "un gain de pouvoir d'achat". Prenant la forme d'un affichage déporté, installé dans une pièce du logement, cette avancée souhaitée par le ministre (lorsqu'il était député) et l'UFC-Que Choisir bloque sur un point : les arrêtés qui couvriront les coûts des fournisseurs distribuant les afficheurs n'ont pas été publiés par le ministère de la Transition écologique et solidaire. La mise en œuvre avait d'ailleurs déjà été repoussée d'une année, passant du 1er janvier 2018 au 1er janvier 2019.
Défaut d'information
Faute de réponse du ministre, et puisque la date butoir a été dépassée, l'association a choisi la manière forte, en saisissant le Conseil d'Etat afin qu'il sanctionne "l'inaction gouvernementale défavorable au pouvoir d'achat des Français". L'UFC-Que Choisir avait également indiqué, en septembre dernier, s'inquiéter d'un accroissement du nombre de coupures d'électricité pour impayés puisque la technologie de relevé à distance permet à Enedis (distributeur du courant) de ne plus se déplacer sur site et ne rencontre plus les clients en situation de difficulté. Un manque d'information que dénonçait les défenseurs des consommateurs.
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L'association se montre très hostile au boîtier communicant : en 2017, elle estimait qu'un quart des usagers rencontraient des problèmes liés à son installation et, en 2018, elle lançait une pétition contre le plan de financement du compteur qui avait recueilli 300.000 signatures. Nicolas Hulot, prédécesseur de François de Rugy, avait demandé qu'un travail soit engagé avec la Commission de régulation de l'énergie (CRE) "pour envisager des possibilités d'évolution des modalités de rémunération de l'opérateur, en particulier de celles liées à l'avance de trésorerie consentie par Enedis au regard de l'évolution des taux d'intérêt". Une mission dont UFC-Que Choisir dit n'avoir aucune nouvelle. Bonne nouvelle ?