URBANISATION. Sondage à l'appui, le président de l'agglomération du Grand Roissy et le maire de Gonesse assurent que les habitants et les entreprises du territoire sont très favorables aux projets qu'ils portent pour l'ancien site qui devait accueillir le mégacomplexe Europacity.
Le maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, et le président de l'agglomération Roissy-Pays de France, Pascal Doll, continuent de porter l'urbanisation du Triangle de Gonesse, au nord-est de la capitale. C'est cet espace de plusieurs centaines d'hectares de terres agricoles qui devait accueillir, avant son abandon, le projet Europacity, mégacomplexe touristique porté notamment par Ceetrus, la foncière du groupe Auchan.
Suite à la décision présidentielle d'abandonner "ce projet du passé", décision rendue publique le 7 novembre 2019, le Premier ministre a annoncé, le 7 mai dernier, à la grande satisfaction des élus du territoire, que le Triangle n'allait pas pour autant être préservé de l'urbanisation. Il a ainsi réaffirmé que la ligne 17 du Grand Paris Express verrait le jour "dans son intégralité", promis l'installation d'une extension du Marché d'intérêt national (Min) de Rungis, d'une cité scolaire, d'un pôle de formation aux métiers de bouche… Et ouvert la voie à l'urbanisation, dans un premier temps, de 110 des 280 hectares de la Zac du Triangle de Gonesse. Les 170 hectares restant ne seraient pas urbanisables dans l'immédiat.
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Un programme à redéfinir
Ces 110 hectares, situés au nord de l'ancienne Zac, doivent notamment accueillir une gare du Grand Paris Express. Le foncier est "entièrement maîtrisé", rappelle Pascal Doll, ayant été acquis par l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France. La programmation de cette Zac aux dimensions plus modestes reste à définir précisément. Les élus souhaitent attirer, "sur ce site très bien situé à proximité de l'aéroport, et bientôt très bien desservi", des entreprises et investisseurs qui auront saisi "le potentiel" du lieu. A noter qu'il n'est pas possible de construire de logements dans le Triangle de Gonesse, à cause de la proximité des aéroports du Bourget et de Roissy.
Les élus se disent sensibles à "l'urgence écologique", mais justifient cette urbanisation par une autre urgence, "économique et sociale", dans un territoire qui a vu les inégalités "s'aggraver ces vingt dernières années au lieu de se résorber". Le "développement économique" attendu de la création d'une nouvelle zone d'activités doit, selon eux, remédier à "l'abandon de ce coin d'Ile-de-France" depuis des décennies. Leur objectif est aujourd'hui de "sécuriser politiquement" les promesses gouvernementales.
Un sondage à l'appui
Pour appuyer ce propos, la Communauté d'agglomération a présenté, le 6 juillet, un sondage réalisé par l'Ifop, démontrant, selon Pascal Doll, l'adhésion des habitants et des entreprises au projet d'urbanisation. Portant sur différentes mesures du plan Val-d'Oise annoncé par le Premier ministre le 7 mai, il établit que la ligne 17 du métro reçoit une opinion favorable à 86% des habitants et 85% des professionnels du territoire. Le projet d'extension du Marché d'intérêt national ou la cité scolaire recueillent les mêmes taux de satisfaction.
Cet "optimisme" des habitants et usagers "conforte" Roissy Pays de France dans sa volonté de "défendre les intérêts de son territoire et de renforcer son attractivité, en dépit des coups durs essuyés ces dernières années". Et d'en éviter de nouveaux ?