CONTESTATION. La trentaine de personnes qui occupaient le terrain appartenant à l'Epfif et sur lequel devait être installée la gare de la ligne 17 du Grand Paris Express a été évacuée lors d'une opération qui s'est déroulée dans le calme.
La zone à défendre (Zad) du Triangle de Gonesse (Val-d'Oise) a été évacuée le 23 février sans heurt au moyen d'un important dispositif policier déployé sur ce site occupé depuis dix-sept jours pour protester contre la création d'une future gare de métro du Grand Paris. "Les bus sont en train de partir, avec des personnes à l'intérieur", a déclaré Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui n'est pas à l'origine de cette occupation illégale mais l'a activement soutenue. "Il n'y a pas eu de violence ni d'affrontement" entre la trentaine d'occupants et les forces de l'ordre venues en nombre, a-t-il précisé. "Les CRS sont arrivés vers 6 heures, on est cernés, ils ont envahi la Zad", avait témoigné un peu plus tôt un militant sur place.
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Depuis le 7 février, une poignée de citoyens - et jusqu'à une centaine les week-ends - occupaient ce terrain sur lequel ont été construites des cabanes de fortune. Ils défendent un projet agricole alternatif et dénoncent l'artificialisation de ces terres jugées fertiles, qui doivent accueillir la future gare de la ligne 17 du Grand Paris Express, ainsi qu'une éventuelle zone d'activités aux contours encore flous.
Une évacuation ordonnée quelques jours plus tôt
Le tribunal de Pontoise avait ordonné l'évacuation sans délai du terrain, propriété de l'Établissement public foncier d'Ile-de-France (Epfif), le 19 février. "Il va bien falloir que le gouvernement explique pourquoi il maintient cette gare et à quoi elle va servir. Il faut arrêter de parler de transition écologique, il faut la faire maintenant !", a exhorté Bernard Loup. "La lutte va continuer", a-t-il ajouté.
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy-CDG en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir le méga-complexe commercial et de loisirs Europacity. Mais depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé en novembre 2019 l'abandon de ce projet phare, le sort de ces 280 hectares de terres agricoles, stratégiquement situées à une quinzaine de kilomètres au nord de Paris, reste incertain.