CONTESTATION. Depuis le 7 février 2021, des militants ont investi une "zone à défendre" dans le Triangle de Gonesse, pour demander l'abandon du projet de gare du Grand Paris Express. Une occupation qui pourrait les travaux pour la construction de la ligne, non de la gare elle-même.
Le projet Europacity a, certes, été abandonné en novembre 2019, l'aménagement du Triangle de Gonesse n'en finit pas de cristalliser les oppositions. Tant et si bien que ce 7 février 2021, le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) a décidé de "débuter l'occupation de la zone", devenue zone à défendre (Zad). Une centaine de militants seraient sur les lieux, selon la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
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Ces militants demandent l'abandon de l'urbanisation de cette zone de 280ha de terres agricoles entre l'aéroport du Bourget et Roissy-Charles-de-Gaulle. Depuis l'abandon du projet Europacity, les contours des futurs aménagements n'ont pas été décidés. Dans un rapport commandé par le Premier ministre Jean Castex, le préfet du Val d'Oise préconise d'urbaniser 110ha, et de conserver la gare du Grand Paris Express, sur la ligne 17. Les arbitrages seraient en cours.
La construction de la ligne 17 bloquée
Or, si la gare est construite, l'urbanisation du secteur est inévitable selon les militants. Ce que suggère également le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui expliquait il y a quelques semaines : "il faudra qu'il y ait dans les prochains mois un nouveau plan de développement lié à ce projet de connectivité du territoire par les transports en commun". Pour les militants, qui prônent un projet alternatif en lien avec l'agriculture, cette éventualité est inenvisageable. Revendiquant donc l'abandon du projet de la gare, leur occupation vise ainsi à en bloquer les travaux.
Sauf que le chantier qu'ils entravent n'est pas celui de la gare elle-même, comme l'explique la Société du Grand Paris. C'est celui de la ligne elle-même qui est empêché. En effet, les travaux qui doivent commencer au printemps concernent le puits de départ du tunnelier, qui doit creuser en direction du Bourget, et de la tranchée qui accueillera les voies, en partie aériennes plus au nord. Des "travaux nécessaires à la réalisation" de la ligne 17.
Les aménagements de la gare ne sont pas pour tout de suite
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La gare, elle, ne sera réalisée qu'après le creusement du tunnel. Pas tout de suite donc. De plus, sa conception dépendra des arbitrages de l'Etat pour l'aménagement de ce secteur. La SGP n'étant "pas compétente pour décider de la création ou de la suppression de gares inscrites dans le schéma d'ensemble" du Grand Paris Express, inscrit dans la loi.
Le terrain occupé appartient à l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France. La présidente de la région, Valérie Pécresse, réclame l'évacuation de la Zad, estimant dans un entretien télévisé que "le sujet est simple : c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation du métro, attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val d'Oise". Cette gare serait la seule du Grand Paris Express à desservir le département. "Priver ses habitants de la ligne 17, c'est tout à fait inacceptable, injustifiable et scandaleux", a-t-elle insisté.