CONTESTATION. Le mouvement d'opposition à l'urbanisation du Triangle de Gonesse, entre l'aéroport du Bourget et celui de Roissy, a pris un tour nouveau ce week-end avec l'installation de militants qui veulent "occuper la Zad".
Ils sont une poignée, mais ils semblent déterminés à empêcher tout projet d'urbanisation sur le triangle de Gonesse, dans le Val-d'Oise. Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) a indiqué qu'une douzaine de personnes, "des soutiens du collectif", ont décidé dimanche matin de "débuter l'occupation de la zone". Des tentes ont été installées, ainsi que l'eau et l'électricité, et "une douzaine de personnes vont dormir sur place", a précisé le collectif.
Si Emmanuel Macron a abandonné le méga-complexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019, le sort des 280 hectares de terres agricoles situées à une quinzaine de kilomètres de Paris reste encore incertain. Pour l'heure, il est prévu que cette zone, interdite à l'habitat car coincée entre les aéroports Paris-Charles de Gaulle et du Bourget, accueille une gare de la ligne 17 du métro du Grand Paris Express d'ici 2027, et une Zac de bureaux.
Arbitrages en cours au sommet de l'Etat
Plusieurs scénarios circulent, dont ceux avancés par Francis Rol-Tanguy, dans un rapport commandé par Edouard Philippe à la suite de l'abandon d'Europacity, qui n'a jamais été rendu public, et qui avait trois hypothèses. Le haut-fonctionnaire préconisait, au final, de maintenir le caractère agricole du Triangle. Le préfet du Val-d'Oise, à qui le Premier ministre actuel, Jean Castex, a commandé un nouveau rapport, préconise, en accord avec les élus locaux, d'urbaniser 110 hectares sur les 280, et de maintenir la gare de la ligne 17 du grand Paris Express. Les arbitrages seraient en cours.
"Nous revendiquons l'abandon du projet de gare et de Zac, pour que le projet agricole alternatif que nous portons puisse commencer", a indiqué Bernard Loup, le président du CPTG. Le collectif soutient le projet agricole de l'association Carma, qui comprendrait notamment l'installation d'activités maraîchères et horticoles dans une dynamique de circuits courts. Une solution pas si éloignée des préconisations du haut fonctionnaire Rol-Tanguy.