ANTICIPATION. Le nombre de firmes travaillant sur des exosquelettes de chantier est en augmentation constante. Aux Etats-Unis, Sarcos s'appuie sur sa longue expérience dans l'industrie de défense pour proposer le Guardian XO Max, une armure robotique surpuissante capable de soulever à bouts de bras 100 kg pendant 8 heures !
Ce n'est plus de la science-fiction mais bien de l'avant-garde. Les exosquelettes conférant une force surhumaine à leurs porteurs débarquent dans les usines et sur les chantiers. La société américaine Sarcos, célèbre pour avoir été la première à fournir l'US Army au début des années 2000, a dévoilé ses derniers nés pour le secteur civil : les Guardian XO et XO Max. Deux impressionnantes machines qui enveloppent les quatre membres de l'opérateur et démultiplient ses capacités physiques.
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Issus d'une longue lignée d'exosquelettes, dont le XOS-2, les modèles Guardian XO et XO Max apportent sécurité et confort aux travailleurs dans les tâches de force. Le plus petit modèle est ainsi capable de soulever 40 kg pendant 4 heures, sans que le porteur ne fasse le moindre effort. En accompagnant le geste, la machine prend le relai des muscles humains. L'impressionnant XO Max, quant à lui, autorise des performances encore plus bluffantes : les 100 kg tenus pendant 8 heures ne l'effraient pas. Les illustrations montrent un ouvrier, engoncé dans l'armature électromécanique, manipulant aisément une poutrelle d'acier d'un quintal. La performance est maintenue dans le temps et peut même être poursuivie indéfiniment avec un remplacement de batteries au vol.
Force, endurance, précision… Mieux que Ironman
Le fabricant annonce : "L'opérateur humain ne supporte aucune poids, ni de l'exosquelette ni de la charge utile. Il peut s'équiper et se déséquiper en 30 secondes. Ces exosquelettes ne nécessitent qu'un entraînement minimal puisqu'ils autorisent des mouvements naturels et fluides". La prise en main serait particulièrement instinctive, leur architecture ne limitant pas la liberté de mouvement. Grâce à leur alimentation par batteries embarquées, les Guardian XO ne sont reliés à aucun câble et sont totalement autonomes dans leurs déplacements. La source d'énergie permet d'activer les moteurs qui luttent contre l'inertie d'une lourde masse en mouvement, lors de la manipulation d'éléments pesants (à l'inverse des exosquelettes non motorisés). Un certain retour de force est appliqué afin que l'opérateur puisse ajuster ses mouvements de la façon la plus fine.
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L'utilisation de tels équipements asservis limiterait le risque de blessure tout en prévenant la fatigue lors de longues sessions journalières. Autre avantage des Guardian XO, leur posture bipède s'adapte à tous les terrains, qu'il s'agisse de déclivité ou d'espace confiné où un engin de levage classique ne pourrait pas évoluer. Autant de caractéristiques qui font dire à Sarcos que ses deux modèles trouveront des débouchés dans l'industrie, la logistique, l'énergie (notamment pétrolière) et la construction. Pour l'heure, forte de ses contacts avec le Pentagone, la société semble s'orienter vers des missions de maintenance pour l'aviation et la marine, où les ouvriers manipulent de grosses pièces mécaniques. Mais qui dit que bientôt, les chantiers n'auront pas chacun leur exosquelette ?