VIDEO. La filiale suisse du groupe Colas expérimente un prototype d'exosquelette sur un chantier genevois. L'armature robotisée, qui décuple les capacités physiques de son porteur, fait ainsi ses premiers pas dans le BTP. Un grand pas pour l'humanité ?
"ColExo 1.0" tel est son nom, pour "Colas Exosquelette version 1". Le premier prototype d'une longue lignée de robots collaboratifs dédiés à assister les humains dans la construction ? Peut-être, car il ne s'agit plus de science-fiction, mais bel est bien d'une expérimentation réelle sur un chantier de voirie en Suisse. La réalité rejoint donc les visions des films d'anticipation comme "Aliens" de James Cameron, où l'héroïne Ripley enfilait un exosquelette destiné à la manipulation de lourdes charges.
Un programme initié pour… le champ de bataille
C'est la société française RB3D qui a conçu l'engin de 30 kg, destiné à "assister les efforts" des travailleurs. Initialement, comme aux Etats-Unis où c'est le Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency) qui finance de nombreux programmes de développement de machines similaires, c'est la Direction Générale de l'Armement (DGA) du ministère de la Défense français qui a donné la première impulsion au projet "Hercule" en 2009. Suite à des sollicitations de milieux extérieurs au monde militaire, RB3D lance la mise au point d'un exosquelette civil, de port et de manutention de charges et de travail à l'outil. La version 3 d'Hercule, qui est destinée entièrement aux applications civiles, est imaginée comme une plateforme sur laquelle peuvent être greffés différents bras ou accessoires spécialisés.Avec Colas, l'entreprise s'est attachée à proposer une version spécifique à la construction routière, qui réponde aux besoins des tireurs aux râteaux lors de la dépose de revêtements (enrobés, bitumes, asphalte). La machine ColExo s'adapte donc au savoir-faire manuel des ouvriers tout en facilitant leurs manipulations. "Elle donne la puissance nécessaire à la conduite des opérations tout en limitant pour les opérateurs la pénibilité liée aux tâches effectuées", explique RB3D. Car l'exercice répété de certaines activités physiques entraîne, dans ce secteur du BTP, l'apparition de troubles musculo-squelettiques, la première cause de maladies professionnelles. "Les innovations de RB3D mettent la technologie au service de l'humain pour démultiplier ses capacités d'action", souligne Serge Grygorowicz, le fondateur et président de la société.
Il s'adapte aux opérateurs
Poids : 30 kg
Puissance crête : 600 Watts
Source d'énergie : batteries rechargeables Li-Ion
Autonomie : 4 heures en conditions normales d'utilisation
Dimensions : 1.100 mm de haut (existe en trois tailles selon la morphologie de l'utilisateur), 650 mm de large et 400 mm de profondeur
Architecture : 14 degrés de liberté dont 4 motorisés
Liens avec l'utilisateur : harnais dorsal, attaches aux pieds
Système de gestion en temps réel des mouvements : ARM Cortex A8