TRAVAUX. En visite à Poissy (Yvelines), la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a annoncé un investissement d'environ 60 millions d'euros pour rénover la prison pisciacaise. Pour rappel, une partie du mur d'enceinte de la maison centrale s'était écroulée à la fin du mois de mars.
Le 29 mars 2019, un mur d'enceinte de la maison centrale de Poissy s'est écroulé alors que des travaux de renforcement étaient en cours. Trois semaines plus tard, le 17 avril dernier, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet s'est rendue sur les lieux de l'incident, "pour y constater sa vétusté", selon le maire pisciacais, Karl Olive. Sur place, la Garde des Sceaux a annoncé la rénovation complète de la prison, à hauteur d'une soixantaine de millions d'euros. "Il me semble vraiment nécessaire, si nous restons à Poissy au centre-ville, comme je le souhaite, que nous nous engagions pour la ville et pour les habitants de cette ville à rénover complètement ces lieux et à en faire vraiment une prison moderne", a t-elle expliqué. Pour ce faire, un schéma directeur doit être établi avant la fin de l'année pour fixer le calendrier des travaux.
L'écroulement du mur d'enceinte, sans conséquence pour les activités de la prison, avait révélé de nombreuses tensions entre la municipalité et l'administration pénitentiaire. Le maire et les syndicats étaient montés au créneau pour dénoncer l'état des centres de détention français. Erwan Saoudi, délégué régional Force ouvrière, avait même déclaré : "On attend qu'ils s'écroulent avant d'injecter de l'argent". L'appel lancé semble avoir été entendu par la ministre : "Cet établissement est très ancien. Nous n'avons pas suffisamment fait les travaux nécessaires, comme c'est parfois le cas dans un certain nombre de prisons, mais précisément la loi de réforme de la justice consacre un budget extrêmement important et à la construction des nouveaux établissements pénitentiaires et à la rénovation". De son côté, le maire de Poissy reste mesuré, selon lui "il faut évidemment prendre des décisions dès maintenant qui soient des décisions franches, sur lesquelles on se tient, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent". Favorable à un déménagement, Karl Olive a annoncé la mise en place d'une consultation citoyenne sur le maintien de la prison en centre-ville. "Ensuite l'État prendra en responsabilité sa décision", conclut-il.