Réforme des retraites : les éclairages de Jean-Marc Ayrault

 

 

Projet de loi de la réforme des retraites
Le "timing" du futur projet de loi reste au final restreint : le texte est débattu au Parlement à partir du 7 octobre. "Les concertations avec les partenaires sociaux vont continuer avec les ministères et avec moi-même", a tenu à rassurer d'emblée Jean-Marc Ayrault.

 

D'autant plus que ceux-ci, qui siègent au Conseil de la Caisse national d'assurance-vieillesse (CNAV), ont majoritairement donné, jeudi 12 septembre, un avis défavorable au projet de loi de réforme des retraites, à l'exception de la CFDT et de la CFTC qui ont voté pour.

 

Or, ces dernières "concertations" avec les syndicats et le patronat, "ne sont pas des négociations" qui peuvent déboucher sur des arbitrages de dernière minute, a martelé le Premier ministre. Quoi qu'il en soit, Jean-Marc Ayrault estime qu'il s'agit d'une "une réforme courageuse" malgré les critiques et les avis divergents des partenaires sociaux. Et de glisser dans la discussion : "Et si c'est une réforme qui doit faire mal aux gens, ce n'est pas ma conception."

 

Hausse des cotisations patronales
Il a également confirmé que la hausse des cotisations patronales sera bien compensée. "Il y aurait une incohérence à augmenter les coûts du travail au moment où l'on souhaite baisser les charges des entreprises", avance-t-il en prenant l'exemple de l'instauration du crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice), destiné à alléger de 20 milliards d'euros les prélèvements sur les entreprises.

 

Apprentissage, compte-temps pénibilité et élargissement de la retraite anticipée
Aucun détail n'a été évoqué pour expliquer comment les mesures telles que l'octroi de trimestres pour les apprentis, l'élargissement de la retraite anticipée au titre des carrières longues et la meilleure prise en compte des périodes de formation des chômeurs seront financés alors que leur coût pour les régimes est estimé à 700 millions d'euros d'ici à 2030. Pour la création du compte-temps pénibilité, "on va démarrer ce dispositif dans un an (Ndlr : 1er janvier 2015) c'est-à-dire après les discussions avec les organisations patronales et syndicales durant une bonne année en 2014", a redit le Premier ministre. Avant de reconnaître : "C'est assez compliqué, donc on va le faire bien." Son conseiller technique précise à Batiactu : "De son côté, le financement par cotisation avec la double assiette sera mise en place au cours de l'année 2016."

 

Emploi et coût du travail
"La bataille pour l'emploi, c'est la bataille principale, nous y contribuons avec les emplois aidés, avec de bons résultats, mais dans la durée, ce n'est pas comme ça qu'on y parviendra", a rappelé aussi le Premier ministre.

 

 

Justifiant la nécessité selon lui de baisser le coût du travail, M. Ayrault a aussi ajouté : "Pour que la situation s'améliore dans la durée, il faut aussi que la croissance reparte, que les entreprises puissent investir ou embaucher". "Ce n'est pas le patronat qu'il faut favoriser, c'est l'entreprise à laquelle il faut donner la possibilité d'agir, l'entreprise ce n'est qu'un patron, ce sont aussi les salariés", a-t-il lancé.

 

A quelques jours de l'examen de la nouvelle réforme fondatrice des retraites en Conseil des ministres, le "texte désormais bien ficelé" laisse planer quelques doutes...