La ministre de l'Environnement a lancé un appel aux communes de plus de 10.000 habitants à se doter de réseaux de chaleur. Elle a rappelé le rôle moteur du Fonds Chaleur de l'Ademe qui a déjà soutenu près de 700 projets depuis 2009. Le Syndicat national du chauffage urbain déclare se tenir prêt pour travailler sur les modalités.
En déplacement à Arras (Pas-de-Calais) pour inaugurer une chaufferie biomasse reliée à un réseau de chaleur, Ségolène Royal en a profité pour dresser un bilan du Fonds Chaleur géré par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), "qui a donné, en cinq ans, un coup d'accélération au développement des énergies renouvelables dans les territoires". La ministre a rappelé que ce fonds est "un des outils opérationnels de mise en application de la loi de Transition énergétique" qui permettra d'atteindre les objectifs de croissance de la part des EnR à l'horizon de 2020 (23 %) puis 2030 (32 %). Il est notamment prévu que la quantité de chaleur et de froid renouvelables livrés par les réseaux urbains soit multipliée par cinq d'ici là.
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Pour y parvenir, Ségolène Royal a même lancé un appel à la mobilisation des communes de plus de 10.000 habitants qui n'en seraient pas encore pourvues pour qu'elles envisagent de développer un réseau de chaleur. Son ministère détaille : entre 2009 et 2015, le Fonds Chaleur a permis l'accélération du développement de ces réseaux, avec le financement de 660 projets à hauteur de 506 M€ d'aides (hors production de chaleur). "Cela représente plus de 1.700 km de longueur cumulée, soit une progression de +50 % par rapport aux réseaux existants avant 2009", fait-il valoir. En 2016, plusieurs projets ont également été accompagnés, à Angers, Dunkerque, Toulouse, Dijon ou Lyon-Villeurbanne-Bron.
Une opportunité pour 360 communes de plus de 10.000 âmes
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Le Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU) s'est félicité de cette annonce : "Le lancement de cet appel à la mobilisation (…) est un signe fort pour dynamiser les réseaux de chaleur. Il offre l'opportunité aux 360 communes de plus de 10.000 habitants sans réseau de chaleur de déployer cette solution de chauffage écologique et compétitive". Le syndicat professionnel note qu'aujourd'hui, la moitié de la chaleur qui transite par les réseaux sont d'origine renouvelable ou issue de récupération. Il souligne "l'énorme potentiel de développement, partout en France", grâce à la mobilisation de ressources locales (bois, déchets, station d'épuration). Le SNCU annonce qu'une cartographie des possibilités d'implantation ou d'extension des réseaux de chaleur a déjà été tirée d'une étude réalisée par le bureau Setec Environnement et qu'elle est mise à la disposition des collectivités sur simple demande, avant d'être prochainement accessible en ligne.
En mars 2016, Pascal Jean (président de Mutek Conseil), signait un rapport sur les progrès à réaliser pour mieux soutenir le développement des réseaux de chaleur et de froid dans l'Hexagone. Il suggérait notamment d'assujettir l'attribution des subventions du Fonds Chaleur "aux quantités de chaleur non seulement produites mais aussi consommées" et d'en "faire bénéficier les travaux de raccordement à un réseau de chaleur vertueux". L'auteur, missionné par le Plan Bâtiment Durable suggérait également à l'Ademe "d'affecter une part conséquente du Fonds à l'amélioration économique des réseaux".