Grâce à la conversion de sa principale chaufferie, située à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), la Compagnie parisienne de chauffage urbain s'alimente désormais à plus de 50 % en énergie d'origine renouvelable. Des travaux d'adaptation logistique ont été nécessaires afin de permettre l'exploitation des granulés bois comme source de chaleur. Explications.
Le plus grand réseau de chaleur de France, avec 480 km de long, poursuit son adaptation aux enjeux environnementaux actuels. La Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) vient en effet d'inaugurer la conversion de son principal site de production à Saint-Ouen, désormais adapté à recevoir de la biomasse. Une évolution qui permettra à l'entreprise - filiale de la Ville de Paris et de l'énergéticien Engie - de revendiquer une production provenant à plus de 50 % de sources renouvelables. De quoi répondre aux ambitions des Plans climat énergie de la capitale et de la région Île-de-France. CPCU et Engie expliquent dans un communiqué commun : "Cette diversification du bouquet énergétique permet de réduire de 25 % les émissions de CO2 et d'alimenter en chaleur majoritairement renouvelable l'équivalent de 500.000 logements, dont un tiers des logements collectifs parisiens".
Concrètement, le mix énergétique de la CPCU sera composé, en 2016, de 41 % de valorisation thermique des déchets issus de trois centres parisiens du Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères, 10 % de biomasse, 2 % de biocombustibles et 1 % de géothermie. A ces sources, renouvelables, viennent s'ajouter 30 % de gaz naturel (y compris en cogénération) et 16 % de charbon. CPCU se justifie : "La part du charbon a été divisée par deux par l'introduction de la biomasse, et les efforts pour la réduire encore se poursuivent". Une tendance qui permet d'éviter la production de 300.000 tonnes de dioxyde de carbone par an (250.000 t. grâce à la biomasse et 50.000 grâce au gaz). CPCU avance que ses émissions atmosphériques ont été drastiquement diminuées en ce qui concerne les poussières (-90 %), les oxydes d'azote (-85 %) et le dioxyde de soufre (-95 %).
Abandonner le fioul et s'orienter vers les biocombustibles
Dans l'alimentation des chaufferies, le fioul lourd a été totalement remplacé par le gaz naturel : l'ensemble des cinq centrales de production de chaleur qui faisaient appel au produit pétrolier ont été converties pour brûler du gaz, moins polluant. Des travaux ont été entrepris dans Paris, à Bercy (12e), Vaugirard et Grenelle (15e), ainsi qu'en petite couronne, à Ivry-sur-Seine et au Kremlin-Bicêtre. Deux d'entre elles, Grenelle et Bercy, ont même été adaptées à l'utilisation du biocombustible liquide.
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