GRAND PARIS. Les 68 quartiers des futures gares du Grand Paris Express accueillent de nombreux projets urbains, ce qui a contribué à augmenter de 3% leur population entre 2010 et 2015, contre seulement 1% dans la Métropole du Grand Paris. En revanche, les disparités de revenus s'avèrent conséquentes.
Alors que la population de la Métropole du Grand Paris (MGP) n'a progressé que de 1% entre 2010 et 2015, celle des quartiers de gares du Grand Paris Express (GPE) a enregistré une progression de 3% sur la même période. C'est l'un des enseignements d'une récente étude de l'Apur, l'Atelier parisien d'urbanisme, consacrée aux caractéristiques des habitants de ces quartiers franciliens.
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En 2015, les secteurs des gares du GPE accueillaient 1.454.300 habitants (contre 1.410.000 en 2010), soit 21% de la population de la MGP, répartis sur 13.280 hectares, ce qui représente seulement 16% de son territoire. En moyenne, chacun de ces quartiers comptabilise 23.200 habitants, avec des ménages comptant 2,49 personnes, contre 2,35 dans la MGP. Une situation qui s'explique en partie par l'étendue des zones pavillonnaires et par l'importance du parc locatif social dans ces quartiers, ce dernier représentant environ 30% des résidences principales. Globalement, chaque quartier comptait en 2015 quelque 700 habitants de plus, en moyenne, qu'en 2010. On notera par ailleurs que les 5 quartiers de la ligne 14 Nord (Paris et communes limitrophes) présentent une majorité de petits logements (1 ou 2 pièces), avec une taille moyenne des ménages de l'ordre de 2,1 personnes, et une part de célibataires bien plus élevée (46%) que dans les quartiers des 68 gares du GPE (35%). De plus, les enfants de moins de 18 ans représentent un quart de la population dans ces quartiers, tandis que les jeunes adultes (de 25 à 39 ans) représentent un autre quart.
Les ménages les plus aisés sont localisés à Saint-Cloud (ligne 15), avec un revenu près de 3 fois supérieur à celui des plus modestes (Clichy-Montfermeil, ligne 16)
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L'analyse d'Apur relève également que les résidents des 68 quartiers des gares du GPE sont plus modestes que ceux de la MGP : le revenu moyen par mois et par UC (unité de consommation) dans l'ensemble des quartiers de gares s'élève à 1.965 € contre 2.201 € dans la MGP. Les ménages les plus aisés sont localisés sur le territoire de Saint-Cloud (ligne 15) et affichent un revenu près de 3 fois supérieur à celui des plus modestes (Clichy-Montfermeil, ligne 16). "Le nouveau métro dessert des secteurs parmi les plus défavorisés de la métropole, d'où un taux de pauvreté plus élevé dans les quartiers de gares du GPE (17%) que la moyenne de la MGP (15%)", note l'étude. "Les taux de pauvreté les plus élevés sont observés dans les quartiers des lignes 16 et 17 notamment à Aulnay, Clichy-Montfermeil, Sevran Beaudottes, La Courneuve Six-Routes et Le Bourget RER. Inversement, ils sont très bas dans ceux de la ligne 18 (9%) et dans une moindre mesure dans ceux des lignes 15 Ouest (13%) et 15 Sud (14%)."
S'agissant des perspectives d'évolution, Apur constate que les 56 quartiers de gares situés dans la MGP participent pour un peu plus de la moitié à la croissance démographique de celle-ci. Les quartiers ayant fait l'objet d'un rythme de construction accru entre 2008 et 2012 ont vu leur population bondir de plus de 10%. Sur la ligne 15 Sud, les quartiers Pont de Sèvres, Fort d'Issy - Vanves - Clamart et Issy RER sont les trois quartiers ayant connu la plus forte dynamique de construction, et conséquemment la plus importante augmentation du nombre d'habitants entre 2010 et 2015. Sur la ligne 15 Est, ce sont les quartiers Saint-Denis Pleyel, Stade de France, Mairie d'Aubervilliers et Rosny Bois Perrier qui se démarquent. Enfin, le quartier de Massy-Palaiseau, sur la future ligne 18, est celui où le nombre de nouvelles constructions a atteint un sommet, avec plus de 3.300 permis de construire pour des logements en 5 ans. La population y a enregistré une hausse atmosphérique, avec +40%, pour atteindre 18.500 habitants en 2015. A l'opposé, le quartier des Grésillons (Asnières-sur-Seine) a vu le nombre de ses habitants se rétracter d'un peu moins de 5% entre 2010 et 2015.