CHÔMAGE. Une étude montre que près de 61.000 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi en 2024. Il s'agit d'une hausse de 18% par rapport à 2023. Les dirigeants des secteurs de la construction et des transports sont particulièrement exposés.

L'année 2024 a été difficile pour les dirigeants des très petites entreprises (TPE), montre l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs, produit par l'association GSC (garantie sociale des chefs d'entreprise) et la société Altares, publié le 10 mars 2025.

 

Ce sont surtout les chefs d'entreprise comptant entre 6 et 9 salariés qui ont particulièrement souffert : ils ont été 30,2% de plus à perdre leur emploi en 2024 par rapport à 2023. Et les dirigeants de TPE de moins de trois salariés ne sont pas en reste, puisqu'ils représentent près des trois quarts de l'ensemble des pertes d'emploi sur l'année écoulée. Au total, 60.852 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi en 2024, soit une augmentation de 18% par rapport à l'année précédente.

 

Une embellie touche tout de même les dirigeants d'entreprises de plus de 50 salariés, avec un recul de 19,8% des pertes d'emploi, tandis que les entreprises dites "matures", de plus de 10 ans d'ancienneté, ne sont désormais plus complètement à l'abri puisqu'un tiers des dirigeants impactés étaient à leur tête.

 

La construction souffre

 

La construction et les transports sont par ailleurs les deux secteurs les plus touchés. Dans la construction, 14.928 dirigeants ont perdu leur emploi en 2024, soit une hausse de 23,7%. Les agents immobiliers, touchés par l'atonie du marché de l'ancien et de forts taux d'intérêts tout au long de l'année, ont été aussi fortement impactés (+34,7% des pertes d'emploi). Le secteur des transports et de la logistique est également en berne, avec une hausse de 29,3% des destructions d'emploi. En revanche, une stabilisation touche l'industrie (-0,2% au total), avec notamment une baisse des pertes d'emploi dans l'automobile (-14,3%) et dans la production de machines et d'équipements (-26,3%).

 

Enfin, ce sont les chefs d'entreprise de plus de 60 ans qui ont connu la plus forte progression de pertes d'emploi (+33,2% sur un an). Le baromètre révèle en outre que près d'un tiers d'entre eux travaillaient dans les secteurs du bâtiment et de l'immobilier ou bien dans la restauration. "Les défaillances d'entreprises battent des records depuis des mois et les petites entreprises paient un lourd tribut. Les liquidations judiciaires directes ou post redressements judiciaires sont prédominantes", détaille Thierry Million, directeur des études à Altares, qui s'inquiète également d'une probable dégradation de cette situation sur l'année en cours.

 

 

 


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