FILIERE. Afin de sensibiliser davantage les particuliers à la question cruciale de la qualité et de lutter contre les éco-délinquants, l'Association française pour les pompes à chaleur (Afpac) a réuni l'ensemble des acteurs et prépare une charte qui sera officiellement présentée en novembre 2019 lors du salon Interclima.
Après avoir parié sur un million d'unités vendues en 2019, l'Association française pour la pompe à chaleur (Afpac) a organisé ce 9 juillet 2019 une réunion avec les principaux acteurs de la filière pour mobiliser les troupes autour de deux sujets majeurs : la sensibilisation des particuliers aux questions cruciales de qualité, et la lutte contre les éco-délinquants. En effet, le dispositif "coup de pouce" lancé par le Gouvernement pour favoriser les remplacements de chaudières, et dont la communication s'est axée sur le coût d'un euro symbolique, présenterait des risques pour les professionnels du secteur. Des entreprises peu scrupuleuses sont en effet susceptibles de proposer des offres commerciales alléchantes mais néfastes pour le client, avec de sérieux doutes quant à la qualité - et donc la sécurité - des installations. Présente à cette réunion aux côtés des membres de l'Afpac, la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) a apporté quelques précisions quant à la réalité du marché : environ 20.000 dossiers de demande de remplacement sont actuellement déposés chaque mois, un chiffre dont l'organisme public se satisfait. La DGEC a par ailleurs comptabilisé 40% de travaux engagés dans des foyers précaires et très précaires.
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La véritable préoccupation de la filière des PAC demeure les éco-délinquants, pour lesquels on ne dispose pour l'heure d'aucune statistique. L'Afpac a identifié ces structures comme étant des vendeurs de chaudières à 1 euro sur les foires et marchés, qui demandent un acompte important aux acquéreurs avant de disparaître en pleine nature. Mais ces éco-délinquants peuvent aussi se retrouver chez des professionnels commercialisant des PAC bien plus onéreuses que ce que la configuration du logement et les prix du marché induiraient. "La réalité, c'est l'éligibilité. Il n'y a pas de PAC à 1€ ! Le Gouvernement est allé trop vite dans sa communication", indique l'Afpac à Batiactu. Pour l'association, l'enjeu est donc d'informer en toute transparence : du fabricant au client en passant par le délégataire, chacun doit certes avoir des garanties mais aussi "être acteur de la qualité". "On joue tous le jeu, on est tous ensemble car c'est un travail d'équipe", insiste l'Afpac. Actuellement, on compte environ 8.400 installateurs certifiés Qualipac, Qualifelec et Qualibat, et la tendance est à la montée en puissance de ces effectifs. Mais le label RGE n'étant pas toujours précis sur les compétences de l'artisan en matière de PAC, le secteur appelle aussi de ses voeux une clarification du dispositif pour les délégataires. Et l'association de rappeler l'importance des opérations de maintenance, et de proposer ainsi que des aides spécifiques à l'entretien des installations soient mises en place. Les professionnels qualifiés suspendus pour erreur avérée, eux, ne représenteraient que 0,5% des dossiers depuis janvier 2019.
"Il faut que les professionnels compétents fassent la publicité de la qualité de leur démarche, de leurs travaux, par rapport aux incompétents"
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Les règles de bon sens sont donc rappelées par l'Afpac : "Il ne faut rien signer sans avoir réfléchi ! Et ne pas oublier non plus le délai de rétractation." Non seulement l'association demande à la DGEC d'affiner ses contrôles, mais elle en appelle également à la responsabilité de chacun, et du consommateur en premier lieu : "Nous voulons éviter que les particuliers tombent dans le piège des éco-délinquants. C'est pourquoi il faut que les professionnels compétents fassent la publicité de la qualité de leur démarche, de leurs travaux par rapport aux incompétents. La PAC est un bon produit si on la choisit bien !" A la veille de l'entrée en vigueur de la Réglementation environnementale (RE) 2020, les acteurs de la filière PAC soulignent ses vertus économiques et écologiques, mais se mobilisent donc pour toujours plus de vigilance en amont. "Il ne semblerait pas qu'il y ait trop de dégâts pour l'instant [en termes d'éco-délinquance, ndlr], mais il ne faut pas hésiter à saisir la DGCCRF [Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes] si on a un doute", insiste l'association auprès de Batiactu. Enfin, dans l'optique de mobiliser et de fédérer toujours plus la filière, l'Afpac prévoit de proposer et de présenter une charte sur l'ensemble de ces sujets lors de l'édition 2019 d'Interclima, en novembre prochain.