CONJONCTURE. À la suite d'une nouvelle réunion avec les représentants du secteur de la construction, le Médiateur des entreprises, à la tête du comité de crise sur les pénuries de matériaux créé par Bercy, appelle les acteurs à la mobilisation. Tous les professionnels de la chaîne de valeur sont incités à faire remonter les bonnes pratiques et, à l'inverse, les comportements irresponsables.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics doit lui-même se mobiliser davantage. C'est le mot d'ordre du comité de crise sur les difficultés d'approvisionnement en matériaux (et la flambée des prix qui s'ensuit), mis en place par le ministère de l'Économie en juin dernier, à la suite d'une nouvelle réunion avec les représentants de la filière. Chargée de traiter les comportements "non-solidaires" mais aussi de valoriser les bonnes pratiques, l'instance en appelle à la responsabilité des professionnels pour atténuer les effets de la crise des matériaux.

 

 

Tout le monde doit prendre sa part

 

Certes, la situation semble s'être partiellement améliorée depuis le début de l'été, puisque "le comité de crise constate la modification, dans un sens favorable, de certains comportements anormaux du fait même de sa création", assure Bercy, ajoutant que "certaines organisations professionnelles ont également pu faire remonter des pratiques vertueuses". Pas question pour autant de baisser les bras : le comité appelle donc industriels, transformateurs, maîtres d'ouvrage, distributeurs et entreprises de travaux à faire remonter, par le biais de leurs organisations représentatives, "les informations relatives à des comportements non-solidaires et des bonnes pratiques qui pourront ainsi être partagées et valorisées".

 

L'exécutif souhaite même donner l'exemple : "Nous appelons tous les acteurs de la profession à faire preuve de solidarité et d'esprit collectif. L'État et les collectivités locales doivent y prendre toute leur part : j'ai demandé aux acheteurs publics de l'État à ne pas appliquer de pénalités à l'encontre d'une entreprise qui fait face à des difficultés d'approvisionnement", a insisté Bruno Le Maire, ministre de l'Économie.

 

Une "réflexion collective" plus large et à plus long terme

 

Le Médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet, qui préside le comité de crise, a par ailleurs été chargé d'instaurer "une médiation de filière pour identifier les bonnes pratiques permettant d'améliorer les relations entre acteurs" du BTP. Un autre médiateur dédié a donc coordonné des "échanges" à l'échelle nationale durant la période estivale pour établir les "enjeux-clés" et les "pistes d'amélioration" concernant le secteur de la construction. L'ensemble des acteurs a été consulté, et une "réflexion collective" doit être engagée le 5 octobre sur le sujet.

 

 

"La mise en place de ce comité de crise est la démonstration opérationnelle de la solidarité entre acteurs économiques de la même filière. Son objectif final est de comprendre ce qui ne fonctionne pas actuellement, et de manière générale, dans cette filière, afin d'y remédier et de proposer une solution sur le long terme", a souligné Pierre Pelouzet. "En intervenant de manière confidentielle auprès des acteurs concernés, notre action a pour objectif de corriger au fur et à mesure les comportements déviants et ainsi apaiser autant que possible les tensions", a-t-il précisé.

 

Pour rappel, les professionnels peuvent également se tourner vers le dispositif de médiation gratuit et confidentiel proposé par le Médiateur des entreprises, disponible sur son site Internet. Les différends auxquels sont confrontés les acteurs du BTP au quotidien peuvent trouver une solution de recours par le biais de ce dispositif.

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