CONJONCTURE. En novembre, les professionnels du bâtiment ont estimé que leurs carnets de commandes s'amélioraient. Mais les difficultés d'approvisionnement en matériaux et les problèmes de main-d'oeuvre handicapent toujours l'activité, et ils sont plus nombreux à envisager d'augmenter prochainement leurs prix.

L'activité est là, tant bien que mal. C'est ainsi que pourrait se résumer la note de conjoncture de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pour le secteur du bâtiment au mois de novembre : certes, les professionnels ont été plus nombreux ces dernières semaines à estimer que leurs carnets de commandes s'amélioraient (avec un solde d'opinion de +10% après +7% en octobre), soit un niveau largement au-dessus de sa moyenne de longue période (-3%). Et malgré les difficultés d'approvisionnement en matériaux et équipements, ainsi que les problèmes de recrutements, ces mêmes carnets de commandes assureraient 8,8 mois de travail, ce qui est bien au-dessus de la moyenne à long terme (5,5 mois).

 

 

Pour autant, cette conjoncture pèse inévitablement sur l'activité. Là encore, certains indicateurs témoignent pourtant d'une mobilisation réelle des chefs d'entreprises : leurs capacités de production ont été mobilisées à hauteur de 92,9% en novembre. En revanche, la proportion de professionnels affirmant que des obstacles entravent toujours leur production ne bouge pas depuis le mois de juin (29%) : "Un peu moins de la moitié (46%) des entreprises font face à des difficultés dues à une insuffisance de personnel, une part quasi-stable ce mois-ci, et 29% déclarent des difficultés d'approvisionnement, comme le mois précédent", peut-on lire en parcourant la note de conjoncture. "Dans le même temps, la part d'entreprises à la limite de leurs capacités de production, c'est-à-dire qui ne pourraient pas produire davantage avec leurs moyens actuels si elles recevaient plus de commandes, est stable à un haut niveau."

 

Un tiers des professionnels se disent incapables d'augmenter leur production en cas de commandes supplémentaires

 

 

Environ la moitié (49%) des chefs d'entreprises seraient dans cette situation depuis le mois de juillet, dont 28% qui se disent incapables d'augmenter leur production en cas de commandes supplémentaires tout en devant faire face à un manque de salariés. La part de ceux qui ne peuvent accroître leur activité à cause des pénuries de matériaux ne change quasiment pas depuis cet été (13%), dépassant fortement la moyenne de longue période (2%). C'est donc dans un contexte problématique que la filière envisage de plus en plus d'augmenter ses prix durant le prochain trimestre, l'indicateur correspondant atteignant même son plus haut niveau depuis 1983 (36%, contre 12% pour la moyenne). Quant à l'évolution des effectifs, elle devrait également s'inscrire en hausse au cours des trois prochains mois, rattrapant ainsi son record d'août 2008 (19%, contre -3% en moyenne).

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