REPORTAGE. Démarré à la fin de 2013, l'énorme chantier de la Nouvelle Route du Littoral, infrastructure chargée de mettre en sécurité les automobilistes réunionnais, est à mi-parcours. Digues et viaducs avancent vite, les uns vers les autres, pour former un axe de circulation fluide de 12 km, au-dessus des flots de l'océan Indien. Découverte en images.
La Nouvelle Route du Littoral n'est plus un serpent de mer : le ruban de béton et d'asphalte se construit même à un bon rythme, tout le long de la côte nord-ouest de la Réunion. Pourtant, cet ensemble d'ouvrages d'art maritimes - viaducs et digues - doit relever de multiples défis liés à l'environnement, la météorologie, la géologie et à l'isolement de ce territoire français de l'océan Indien. Dominique Fournel, vice-président de la région en charge du projet depuis 2010, nous explique : "Les réflexions sont anciennes, avec des études dès 1994. Car la route du littoral qui relie Saint-Denis à la Possession est un axe essentiel, et même stratégique, de l'ouest de l'île, entre l'aéroport et le port, qui constituent nos deux portes d'entrée". Or, l'actuelle route côtière, située au pied des falaises est en fin de vie.
Olivier Tricoire, directeur opérationnel du projet de Nouvelle Route du Littoral pour la région, détaille : "Environ 80.000 véhicules par jour circulent sur cette route, qu'il faut mettre en sécurité le plus vite possible. Il y a de nombreux éboulis et même des effondrements massifs en 1980 et 2006, avec plusieurs milliers de mètres cubes emportés. La route qui a 40 ans et présente aussi un problème de protection à la mer, car les blocs tétrapodes glissent les uns par rapport aux autres". D'où des problèmes accrus lors des phénomènes pluvieux ou cycloniques : la route est en partie neutralisée (et mise sur deux voies à l'écart du danger, rochers ou vagues) voire fermée pendant une trentaine de jours par an, ce qui entraîne d'énormes difficultés de circulation pour les particuliers mais surtout pour les poids lourds, incapables de se reporter sur la route de montagne, qui passe par l'intérieur de l'île. Le directeur opérationnel relate : "Il y a un impact sur le ravitaillement en fuel pour l'aéroport, et pour le charbon des centrales thermiques électriques. C'est un handicap très important pour l'économie de la région. De plus, la route du littoral n'est pas aux normes environnementales, puisqu'en 1976 aucun assainissement n'était nécessaire pour les eaux pluviales, et tout part directement à la mer".
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