Le conseil régional de la Réunion a attribué à deux groupements d'entreprises de travaux publics françaises le vaste marché de la réalisation de la nouvelle route du littoral entre Saint-Denis et La Possession. Un chantier d'envergure qui prévoit la construction d'une route de six voies sur un viaduc en mer de 5 km et sur une digue de 3 km.
La "Route du littoral" de la Réunion est une section en corniche de la route nationale 1, d'une douzaine de kilomètres de long, qui relie Saint-Denis à La Possession, dans le nord-ouest de l'île. Cette route de quatre voie, en bordure de mer, longe la falaise sur tout son parcours ce qui l'expose régulièrement à des éboulements et des chutes de pierres particulièrement dangereuses. Une trentaine de personnes auraient été tuées depuis la livraison de cet axe routier, en 1976. Les travaux de mise en sécurité des blocs de roche et les interventions de réfection des voies endommagées rendraient cet axe particulièrement cher à entretenir. Une nouvelle route, devant la remplacer, doit donc être construite, plus au large. Ce futur axe de circulation, qui comptera six voies, sera constitué d'un viaduc marin de 5,4 km, en arc de cercle, entre Saint-Denis et La Grande Chaloupe, et d'une digue de 3,6 km jusqu'à la Possession. Un ancien projet prévoyait également la construction d'un tram-train, jugé trop coûteux.
Deux groupements sélectionnés
D'un montant total estimé à 1,6 Mrd €, le marché a été scindé en deux : pour la réalisation du viaduc (715 M€), c'est le groupement Vinci, Dodin, Bouygues et Demathieu Bard, qui a été choisi, tandis que pour la construction de la digue (480 M€), c'est le groupement conduit par GTOI, associé à SBTPC et Vinci qui est sélectionné. Le lot de chaussée restant, de 2,7 km (400 M€), reste à attribuer. Le financement sera assuré par la Région (715 M€), l'Etat (700 M€) et l'Europe (150 M€). Un coût qui semble disproportionné pour le Parti communiste local, mais qui n'effraie pas les associations écologistes, qui prônent pour leur part une variante "tout viaduc", censée réduire l'impact environnemental sur le récif corallien, d'un surcoût de 7 à 10 %. Les acteurs économiques locaux estiment que le chantier devrait générer 2.500 emplois par an, avec un démarrage prévu en 2014 et un achèvement en 2020.