Le feuilleton continue autour de la construction du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Le chef de l'Etat a annoncé jeudi soir la tenue d'une consultation locale. Les travaux devront commencer à l'automne prochain, maintient Matignon.
Vers une porte de sortie pour le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Alors que le Premier ministre a réaffirmé la semaine dernière son engagement pour que le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes soit construit, François Hollande a annoncé, ce jeudi 11 février, la tenue d'une consultation locale sur le projet d'aéroport, près de Nantes. Objectif : mettre fin à l'explosive polémique.
"A un moment il faut prendre une décision, nous savons que des travaux doivent commencer au mois d'octobre, et bien, d'ici au mois d'octobre, je demande au Gouvernement (...) d'organiser un référendum local pour que l'on sache exactement ce que veut la population", a déclaré jeudi soir le chef de l'Etat sur TF1 et France 2, quelques heures après l'annonce du Gouvernement.
Et d'expliquer : "Si c'est oui et que la population veut cet aéroport, alors tout le monde devra accepter cette décision. Si c'est non, vous savez que c'est un projet porté par l'Etat, l'Etat en tirera les conséquences."
En revanche, le Président de la République a contesté tout "marchandage" avec Emmanuelle Cosse, ex-présidente d'Europe Ecologie-les-Verts (EE-LV) et nouvelle entrante au Gouvernement comme ministre du Logement. Mais à un moment, "il faut savoir ce que veut la population", a martelé le chef de l'Etat, soucieux de trouver une porte de sortie.
"Le référendum local, une volonté de remettre ce dossier dans le débat public", Emmanuelle Cosse
De son côté, la nouvelle ministre du Logement a réaffirmé, ce vendredi 12 février, sur France Inter, son opposition au projet d'aéroport, niant tout "marchandage" préalable à son entrée au gouvernement et voyant dans le référendum local annoncé par François Hollande une "volonté de remettre ce dossier dans le débat public".
Avant d'ajouter : "Ma position sur Notre-Dame-des-Landes est connue, je suis opposée à ce projet (...) je ne changerai pas de point de vue là-dessus évidemment".
L'idée d'organiser un référendum local, "portée par quelques élus locaux", "vient en partie notamment des élus du département mais aussi de l'écologiste Nicolas Hulot et la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal en avait parlé au mois d'octobre dernier", a rappelé l'ex-patronne d'EELV.
De son côté, le nouveau ministre de l'aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales, Jean-Michel Baylet, invité vendredi matin sur France 2, restait plus flou : "Je ne sais pas encore [qui est concerné par le référendum], mais j'imagine que c'est l'ensemble de la population qui sera concerné."(sic).
Rappelons que le juge du Tribunal de grande instance (TGI) a confirmé ce mois-ci l'expulsion, réclamée par le groupe de BTP Vinci, de onze familles et quatre agriculteurs qui vivent sur la zone de 2.000 hectares dédiée au projet.
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Suspendus depuis 2012, les marchés publics relatifs au démarrage des travaux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont en fait été relancés le vendredi 30 octobre dernier par la préfecture de la Loire-Atlantique. A ce jour, la préfecture et Matignon compris restent droit dans leurs bottes.