ENERJ-MEETING. La réversibilité a été l'objet d'un débat, à l'occasion d'EnerJ-Meeting Paris. Tour d'horizon avec l'architecte Patrick Rubin, mais aussi Bruno Georges (Oteis) et Christelle Bastard, de Cushman et Wakefield.
La réversibilité des bâtiments occupe une place importante chez les professionnels de l'acte de bâtir qui se projettent dans un monde où la démolition de l'existant devra être la solution de dernier ressort : trop coûteuse, trop émettrice de carbone, trop énergivore, la table rase ne doit plus être le réflexe des décideurs, publics comme privés. Un architecte, un responsable de bureau d'étude et une société de conseil en immobilier tertiaire étaient invités à en discuter, lors du sommet EnerJ-Meeting, le 31 mars à Paris.
"La réversibilité c'est ne pas détruire", résume Patrick Rubin, architecte, fondateur de Canal Architecture et spécialiste de la question. "Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut plus construire. Mais il faut construire des bâtiments qui peuvent muter". Mais il faut aussi s'intéresser aux bâtiments existants, "qu'on regarde depuis peu". Pour l'architecte, c'est évident : "tous ceux que l'on démolissait auparavant, on va les garder : il faut réparer les bâtiments dont le tribut carbone est payé".
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Ce qui ne va pas sans difficultés : "quand on a construit des immeubles de bureaux, dans la seconde moitié du XXe siècle, on l'a fait sur le modèle anglo-saxon, avec des trames de 18 mètres. Aujourd'hui pour en faire des logements ça va être très difficile, car on ne peut pas faire des traversants".
Le premier permis de construire pour un bâtiment sans usage prédéfini a été déposé
Voilà pour les difficultés de changer l'usage des bâtiments existants. Et pour le neuf, comment prévoir la réversibilité ? "On peut tout à fait construire un immeuble sans l'affecter à un usage particulier", défend Patrick Rubin. C'est son agence, Canal Architecture, qui a participé à la démarche lancée dans le cadre du "permis d'innover", inventé par la loi Création, architecture, patrimoine de 2016 et mis en œuvre par trois Établissements publics d'aménagement (EPA) dont celui de Bordeaux Euratlantique.
Il a déposé, dans cette ville, une demande de permis "pour un immeuble qui sera bureau et/ou logements : jusqu'à sa réception, il n'est pas figé". Et d'expliquer que trois dérogations ont été obtenues.
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