RÉGLEMENTATION. À l'occasion de l'édition 2021 d'EnerJ-Meeting, des représentants du secteur de la construction ont estimé que la Réglementation environnementale 2020 allait plutôt dans le sens des besoins et attentes des usagers. Mais tous ont également appelé à ne pas se précipiter et à enchaîner les étapes à un rythme progressif, notamment en ce qui concerne le label RE2020.
Ne pas mettre la charrue avant les bœufs. C'est le message qui a été relayé par des représentants du secteur de la construction lors d'une table ronde sur l'édition 2021 du salon EnerJ-Meeting, qui se tenait ce 7 septembre à Paris. Intitulé "RE2020, futur label et nouvelles donnes anti-crises", ce temps d'échanges avait pour objectif de revenir sur les ambitions de la fameuse Réglementation environnementale 2020, qui a fait couler tant d'encre et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2022 en résidentiel.
Des ambitions, mais aussi des attentes, dans un contexte évidemment marqué par la pandémie de Covid qui dure depuis un an et demi maintenant. Avec les conséquences et les prises de conscience que l'on sait, que ce soit sur le télétravail, les surfaces des logements ou encore la proximité avec des espaces verts, synonymes d'une densité moindre plus propice aux villes moyennes qu'aux métropoles. Le label RE2020, piloté par le Plan bâtiment durable, qui devrait être lancé courant 2022, viendra ajouter une dimension supplémentaire à la RE2020 en permettant à certains maîtres d'ouvrage d'aller au-delà de la seule réglementation.
Informer et former
Si les représentants de l'acte de construire ont débattu pendant des mois, et que les pouvoirs publics ont voulu prendre le temps de la concertation, tout ne semble pas pour autant prêt, quatre mois avant l'entrée en vigueur du texte. Pour le directeur technique et de l'innovation de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Frank Hovorka, les professionnels de terrain ne sont "absolument pas" préparés à négocier ce virage. "La connaissance" comme "l'ordre de grandeur" leur feraient défaut, "c'est pourquoi nous allons travailler tous ensemble avec le ministère et la DHUP (Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages) sur la mise en place des seuils progressifs de manière à ce que la formation puisse se faire" - la RE2020 s'appliquera en effet par phases, 2022, 2025, 2028 puis 2031, avec un durcissement évolutif des seuils carbone.
Tel serait ainsi, à court terme, tout l'enjeu du passage à la RE2020 : l'information et la formation des acteurs du bâtiment, face à des "incertitudes" et des "complexités" qui les inquiètent. "Il va falloir absorber cette nouvelle dimension qu'est le poids carbone, sachant que celui-ci ne se mesure pas", pointe Frank Hovorka. "Comment forme-t-on tout le monde à la compréhension de ces enjeux carbone, qui viennent se superposer aux indicateurs de confort d'été ?", interroge-t-il.
Un écart entre la "réalité" du terrain et la dimension "conventionnelle" des normes et des règles ; la tâche serait donc double pour le membre de la FPI : "Intégrer les contraintes du calcul conventionnel et être capable de sortir de cette carte conventionnelle pour aller sur la réalité du territoire."
"Démocratiser" le sujet du carbone
De son côté, Christophe Boucaux, délégué général du Pôle habitat de la Fédération française du bâtiment, rappelle que la réforme que représente la RE2020 est "considérable". Si des éléments de l'expérimentation E+C- (pour Énergie+ Carbone-) ont été conservés, un certain nombre de choses ont aussi été bouleversées : "Cela nous oblige à aller vers des champs totalement nouveaux, à aller dans toute la profondeur de la filière - maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre, industriels, architectes… La réforme est considérable techniquement et aussi économiquement", affirme-t-il.
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