INFRASTRUCTURES. Les métropoles françaises devraient faire progresser leurs dépenses de travaux publics de 6% cette année, d'après une analyse de leurs budgets primitifs par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). Les deux postes les plus en hausse sont l'énergie-l'environnement-les déchets (+60%) et les aménagements urbains (+16%).

A l'image des départements, les métropoles devraient consacrer cette année des enveloppes financières plus importantes à leurs chantiers d'infrastructures. C'est ce qui ressort d'une analyse de leurs budgets primitifs pour l'exercice 2019 réalisée par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), laquelle table sur une augmentation de 6% de leurs dépenses TP (c'est-à-dire, en termes de comptabilité publique, la part travaux de l'investissement direct, les subventions versées aux autres collectivités et les dépenses d'entretien des fonctions ou sous-fonctions liées aux TP). L'année 2019, dernière ligne droite avant les élections municipales de 2020, s'illustrera donc par un certain dynamisme, puisqu'une enveloppe globale de 3,18 milliards d'euros devrait être débloquée par les métropoles. Cet échelon territorial représente un maître d'ouvrage "incontournable pour le secteur" aux yeux de la FNTP, qui précise que "l'ensemble des composantes des dépenses TP et l'ensemble des domaines d'intervention profiteront de cette dynamique". Dans le détail, on notera la croissance de 5% de la part travaux de l'investissement direct, soit un total de 2,8 milliards d'euros, pendant que les subventions s'envolent de +26% mais sur une base assez faible, de l'ordre de 236 millions. Quant aux dépenses d'entretien, elles se chiffrent à 180 millions, en hausse de 3,1%.

 

 

Les transports urbains et les gares, ainsi que la voirie et les routes, représentent à eux seuls 69% des dépenses TP des métropoles

 

Concernant les postes de dépenses, on observe qu'ils sont tous en progression, mais de manière variable : les transports urbains et les gares, ainsi que la voirie et les routes, représentent à eux seuls 69% des dépenses TP des métropoles, et enregistrent respectivement +4% (soit un total de 1,2 milliard d'euros) et +3% (1 milliard). Viennent ensuite l'eau et l'assainissement, qui pèsent pour 500 millions et augmentent de 1%, puis les aménagements urbains avec 350 millions, qui bondissent toutefois de 16%. La hausse la plus notable concerne le poste énergie-environnement-déchets, qui ne représente certes qu'une enveloppe de 100 millions mais qui profite d'une envolée atmosphérique de 60%. La fédération rappelle néanmoins que ces chiffres ne sont pas pleinement représentatifs d'une réalité locale parfois très contrastée : en effet, l'évolution de ces dépenses TP s'avère positive dans 10 métropoles, avec une fourchette oscillant entre +9% et +132%, mais négative dans 9 autres métropoles, avec cette fois des écarts allant de -1% à -27%.

 

Justement, quelles sont les métropoles qui investissent le plus dans leurs infrastructures, et celles qui orientent différemment leurs dépenses ? Selon la FNTP, le podium est occupé par la métropole Toulon Provence Méditerranée, avec un bond spectaculaire de 132%, talonnée par Saint-Etienne Métropole, avec une très forte progression de 111%. Viennent ensuite Clermont Auvergne Métropole, avec +37%, et le Grand Lyon, avec +33%. Nantes Métropole augmente ses dépenses TP de 20%, Bordeaux Métropole de 12%, et la métropole européenne de Lille de 9%. Le passage au négatif commence cependant avec l'eurométropole de Strasbourg, dont les investissements se rétractent de 1%, puis viennent la métropole de Toulouse avec -4%, et Montpellier Méditerranée Métropole avec -9%. Les quatre plus "mauvais élèves" sont Grenoble Alpes Métropole et Métropole Nice Côte d'Azur, toutes deux avec -12%, puis Métropole Rouen Normandie qui diminue ses dépenses TP de 26%, et enfin Orléans Métropole dont le recul des investissements est de 27%.

 

Dans l'attente des élections municipales de 2020

 

 

Et pour la suite ? L'évolution devrait rester favorable, car les indicateurs économiques et financiers des métropoles sont dans le vert, comme le souligne l'Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL). Sur la base des données 2018, leur taux d'épargne brute est de 22,6% - un chiffre "globalement élevé" pour la FNTP - tandis que leur taux d'endettement, bien qu'extrêmement important à hauteur de 101,7% (ce qui s'explique aussi par le volume conséquent des projets financés), est compensé par leur capacité de désendettement, établie à 4,5 ans, une statistique "très favorable" pour la fédération.

 

"En raison des élections municipales et du renouvellement des équipes intercommunales en 2020, l'investissement métropolitain devrait ralentir l'année prochaine", indique la FNTP. "Toutefois, compte-tenu de leurs bons indicateurs financiers, des taux d'intérêt qui se maintiennent à un niveau très bas et des besoins importants dans de multiples domaines (mobilité, eau, énergie, numérique...), il est essentiel que l'investissement métropolitain ne subisse pas le contrecoup des élections et que les métropoles maintiennent un dynamisme utile à la qualité de vie des habitants des grandes aires urbaines françaises et au rayonnement économique de celles-ci."

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