TRANSITION. Nouvelle identité et nouvelles ambitions pour le réseau de chaleur métropolitain de Grenoble. Alimenté aux deux-tiers par des sources de récupération ou renouvelables, il prévoit de parvenir à 100 % en 2033. Détails.
Le réseau public de chaleur grenoblois, géré en délégation de service public par la Compagnie de Chauffage, change de nom : il devient "MétroChaleur". Une évolution qui vient traduire sa volonté accrue en termes d'énergies vertes et d'amélioration de la qualité de l'air. Pour l'heure, ce réseau de 170 km alimentant l'équivalent de 100.000 logements, est déjà vertueux puisqu'il chauffe et fournit de l'eau chaude sanitaire en utilisant 66,4 % d'énergies de récupération (incinération des ordures ménagères pour 36 % et de farines animales pour 2,3 %) et d'énergies renouvelables (bois à 28,1 %). Mais il repose encore sur diverses sources trop carbonées : charbon (16,8 %), gaz naturel (11,3 %) et fioul à très basse teneur en soufre (5,5 %).
Il se lance donc dans une démarche au long cours, afin de mobiliser toujours plus les gisements d'énergies urbains (biocombustibles) et de parvenir à 85 % d'énergies vertes dès 2022 puis 100 %, en 2033. Une centrale biomasse "Biomax" sera installée sur la Presqu'île en 2022, et permettra, à elle-seule, de réduire la part des combustibles fossiles de 20 % au profit d'une ressource locale. Dans la zone de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, un raccordement autorisera l'exploitation de chaleur industrielle excédentaire. En hiver, ce seront 30 MW qui seront ainsi collectés, tandis qu'en été, la chaleur du réseau sera renvoyée vers les entreprises de chimie, à hauteur de 8 MW.
Des investissements pour s'étendre et se densifier
Côté densité, depuis le 1er juillet 2018, les bâtiments situés à proximité du réseau de chaleur, doivent obligatoirement y être raccordés afin de contribuer aux objectifs de la Métropole en matière de diminution des consommations énergétiques. MétroChaleur espère que 500 nouveaux bâtiments bénéficieront de ses services d'ici à 2030. La Compagnie de Chauffage annonce que 200 M€ de travaux seront réalisés sur une durée de 15 ans, afin de maintenir, étendre et améliorer le réseau. Il sera notamment question de réseau de 4e génération, à très basse température, dans l'éco-quartier Flaubert. Le gestionnaire précise : "Cette stratégie consiste à mixer les solutions haute et basse pressions pour une meilleure efficacité énergétique (moins de pertes de chaleur et stockage d'énergie) adaptée aux nouveaux bâtiments peu consommateurs".
MétroChaleur ajoute que le chauffage urbain participe à la préservation de la qualité de l'air dans la métropole. Selon ses calculs, un logement raccordé au réseau émettrait 30 fois moins de particules qu'un appartement chauffé avec un foyer bois fermé (et même 1.000 fois moins qu'un foyer ouvert). La présence du réseau éviterait également l'installation de plus de 1.000 chaudières collectives dans les divers immeubles desservis, réduisant là encore significativement les émissions de gaz à effet de serre. Une caractéristique importante dans une ville-cuvette.
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2e réseau de chaleur en France
170 km de longueur
1.135 sous-stations
5 centrales de production
7 communes desservies
47.000 logements approvisionnés
+50.000 équivalents approvisionnés (bâtiments tertiaires, éducation, santé)