AVANCEES. Le gouvernement réfléchit à permettre une bonne transition du secteur de la logistique vers un avenir durable. Plusieurs mesures ont été listées suite à la tenue d'un Comité interministériel.

Comment rendre la logistique urbaine plus durable ? Le deuxième Comité interministériel de la logistique s'est tenu récemment afin de définir une stratégie nationale pour répondre à cet enjeu. Dans ce cadre, un rapport révélant de bonnes pratiques à adopter a été rendu au ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, et à la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher le 21 octobre.

 

 

Jean-Jacques Bolzan, adjoint au maire de Toulouse et président de la fédération des Marchés de gros de France, Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, et Anne-Marie Jean, vice-présidente de l'Eurométropole de Strasbourg et présidente du Port autonome de Strasbourg, auteurs de ce document, ont organisé une large consultation pour entendre l'ensemble des acteurs sur cette thématique, a révélé l'Etat dans un communiqué. Cette mission gouvernementale leur a été confiée il y a un an.

 

Plusieurs propositions annoncées

 

Long de 88 pages, le rapport institutionnel dissèque les moyens à mener pour une logistique durable en France et émet treize propositions et recommandations. Cela passe notamment par le fait de missionner le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) pour organiser des réflexions et actions au plus près des territoires. Le document propose également l'extension de la dépénalisation du stationnement aux aires de livraison. Des consultations vont bientôt être tenues, avec le soutien des services de l'Etat.

 

Les auteurs du rapport parlent également de la nécessité de sensibiliser tous les acteurs de la logistique, en développant des formations et en apportant davantage d'informations. Une logistique plus durable ne peut se faire qu'en revoyant la législation, considèrent les signataires de ce document destiné au gouvernement. Un groupe de travail d'évolution législative sera mis en place. Il travaillera sur le renforcement de la place de la logistique dans les plans de mobilité. Les arrêtés de circulation devront également être systématiquement numérisés. Les acteurs du secteur veulent pouvoir consulter les données statistiques des aires de livraison. Ils souhaitent également voir émerger un observatoire national de la logistique urbaine. Celui-ci serait organisé autour de structures déjà existantes. Enfin, une réflexion doit être menée afin de renforcer le partage des connaissances avec les collectivités sur la transition énergétique du transport routier de marchandises, notamment pour l'approvisionnement des villes.

 

10% de la richesse nationale

 

 

La chaîne logistique réunit en France pas moins de 150.000 entreprises, vectrices de deux millions d'emplois. Le secteur pèse pour 10% de la richesse nationale. C'est pourquoi les ministres délégués ont annoncé plusieurs mesures destinées à assurer au pays une place de choix dans la conversion vers une transition environnementale. Parmi ces propositions, on retrouve la présentation de 49 "territoires de logistique" nommés par les collectivités locales et qui présentent "des facilités d'implantation pour les porteurs de projets (via la logique "clés en main" ou l'éligibilité au fonds friches), dans l'optique d'un usage plus sobre du foncier". Une autre idée est d'organiser des conférences régionales sur la logistique pour que les collectivités locales puissent identifier les besoins et l'offre des sites.

 

L'appel à projets "logistique 4.0", doté d'une enveloppe de 90 millions d'euros, veut promouvoir la digitalisation des chaînes logistiques, réussir la transition vers des chaînes logistiques écologiquement durables et les automatiser. Le but est "d'améliorer la compétitivité des transports de marchandises, depuis les portes d'entrée et sortie sur le territoire jusqu'à la livraison du dernier kilomètre", selon le gouvernement. "Le secteur logistique n'est pas seulement indispensable à notre économie, il est indispensable à nos vies", a déclaré Jean-Baptiste Djebbari. "Sa décarbonation doit devenir une réalité. Nous nous donnons les moyens de la concrétiser : avec la stratégie nationale pour le fret ferroviaire ; avec nos investissements exceptionnels en faveur du fluvial et du verdissement du transport routier ; et avec l'appel à projets que nous lançons ce jour." L'appel à projets est ouvert jusqu'au 15 mai 2022.

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