CONJONCTURE. Après un mois de mai très florissant et malgré un ralentissement, la reprise d'activité des entreprises du bâtiment s'est confirmée en juin. Les carnets de commandes subissent par contre une nouvelle baisse. Les agences d'architecture peinent encore à redécoller, tandis que les travaux publics accusent encore plus le coup.
Seulement deux mois après l'amorce du déconfinement sanitaire et de la reprise d'activité, la pause estivale se ferait-elle déjà sentir ? Au mois de juin, et après un mois de mai très florissant (88% de solde d'opinion), l'activité des entreprises du bâtiment est resté bien orientée malgré un tassement (33%), si l'on en croit le bulletin conjoncturel de la Banque de France. En revanche, les carnets de commandes, bien qu'affichant toujours un niveau correct (14%), subissent un léger effritement (17% en mai). Au niveau des tarifs, les prix des devis stagnent (0%) en juin après n'avoir que très faiblement augmenté (1%) en mai. Petite bonne nouvelle côté effectifs, avec des chefs d'entreprises visiblement un peu plus enclins à embaucher en juin (4%) qu'en mai (2%). Sur la base de ces tendances, la Banque de France table sur un redressement de l'activité en juillet (10%).
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Dans ses calculs, l'institution s'est aussi penchée sur les "activités d'architecture, d'ingénierie et de contrôle technique", qui pour leur part ont affiché en juin un niveau d'activité encore faible (29%), conformément au niveau de la demande (30%). Les prix des prestations ne bougent pas (0%), tandis que les perspectives sur les effectifs reculent (-5%), tout comme les opinions sur la trésorerie des entreprises (-2%). Partant de là, les prévisions d'activité pour les prochains mois demeurent très timides (8%).
Les travaux publics plongent mais les entrepreneurs se disent confiants
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La Banque de France s'est enfin intéressée à la situation des entreprises de TP pour le second trimestre de l'année : le secteur a de nouveau enregistré une forte baisse de son activité au cours de cette période, avec un plongeon de 75% en comparaison aux trois premiers mois de 2020. Les carnets de commandes sont toujours dans un état particulièrement précaire (3% au 2nd trimestre après 11% au 1er trimestre). Les prix dégringolent eux aussi, accusant -21% entre avril et juin, et avec des perspectives encore négatives pour les trois prochains mois (-8%). Autre point noir : la contraction des effectifs qui se poursuit, avec -27% au 2nd trimestre et après -11% au début de l'année.
44% des entrepreneurs de la filière ont cependant indiqué qu'ils envisageaient un rebond de l'activité au troisième trimestre 2020, couplé à une reprise des embauches (14%). L'achèvement des élections municipales, dont le second tour a seulement eu lieu à la fin juin, et l'installation définitive de l'ensemble des exécutifs locaux devraient en effet redonner de la visibilité à la profession.