POLITIQUE. Le Premier ministre Jean Castex était l'invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin ce 8 juillet 2020. L'occasion notamment d'aborder la méthode qu'il compte mettre en place en faveur de la transition écologique, mais aussi un grand projet que l'élu des Pyrénées Orientales doit bien connaître : la LGV Montpellier-Perpignan.
Depuis sa nomination, le nouveau Premier ministre Jean Castex s'est exprimé dans plusieurs médias, afin de se faire mieux connaître et d'aborder les actions à mener par le gouvernement. Ce 8 juillet 2020, il était ainsi l'invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin, sur BFM et RMC. Le journaliste l'a notamment interrogé sur sa vision de l'écologie, qui devrait être un pilier du plan de relance à venir.
Jean Castex s'est-il "converti" à l'écologie ? Sans aller jusqu'à utiliser ce terme, il a estimé que la nomination de Barbara Pompili à la tête du ministère de la Transition écologique était un signal fort. "Nous avons désigné une femme de caractère et dont le combat de toute sa vie est l'écologie. Est-ce qu'il y a 5 ou 6 ans, spontanément, un homme comme moi [aurait fait appel à] une femme comme elle. Non ! Quel progrès ! Quelle force d'avoir dans un gouvernement des gens différents mais tendu vers un même objectif sous l'autorité du président de la République", s'est-il exprimé.
Changement de méthode
Le chef du gouvernement a par ailleurs évoqué la méthode qu'il comptait mettre en place. Si de "grands débats" en matière d'écologie sont "nécessaires", il souhaite davantage aborder le sujet depuis le terrain. Aussi a-t-il promis "territoire par territoire" de "bâtir un plan extrêmement concret". Sans préciser le montant de l'enveloppe qui y sera associée.
"Nous nous occuperons de tout, a-t-il poursuivi : des pistes cyclables, de l'isolation thermique des bâtiments, des énergies renouvelables, de l'artificialisation des sols… Tout !" Si nécessaire, des projets de loi seront soumis au Parlement. Quant au référendum, le Premier ministre a rappelé que c'était au président de la République de prendre la décision d'en organiser un.
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Quid de la LGV Montpellier-Perpignan
Jean-Jacques Bourdin a, dans la foulée, interrogé le Premier ministre, élu local dans les Pyrénées-Orientales, sur un grand projet touchant de très près ce territoire : la LGV Montpellier-Perpignan. L'autre serpent de mer de la région, après la LGV Bordeaux-Toulouse.
Lors du travail de préparation sur la loi d'orientation des mobilités (LOM), le Conseil d'orientation des infrastructures [dont faisait partie Barbara Pompili, pour rappel] avait jugé ce projet comme prioritaire. La création de cette ligne nouvelle prévoit la réalisation de 155 km de voie, dont 84 km mixte voyageurs/fret entre Montpellier et Béziers.
Anticiper le calendrier grâce à une société de projet
Le projet serait divisé en deux phases. La première concerne cette section mixte et devrait être réalisée selon le scénario médian préconisé par le COI à partir de 2028. L'Etat devrait y consacrer 950M€. La deuxième phase, entre Béziers et Perpignan, devrait débuter à partir de 2033. L'enveloppe de l'Etat s'élève cette fois à 1,9Md€. La LOM évoquait plutôt des échéances à 10 et 20 ans, mais avec la promesse de poursuivre les travaux avec les collectivités locales afin de créer une société de projet pour financer la LGV et "anticiper le calendrier".
Les pouvoirs publics locaux sont prêts à s'engager dans cette voie, comme pour la LGV entre Bordeaux et Toulouse. Mais ils soulignent régulièrement, notamment la présidente de la région Occitanie Carole Delga, la lenteur des réponses de l'Etat.
Le Premier ministre veut avancer plus vite
Lenteur dont est bien conscient le Premier ministre. "Pour conduire le même type de projet dans les années 70, il fallait 5 ans. Désormais, il faut en compter 10 ou 15", a-t-il ainsi regretté sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin. Cependant, le projet semble lui tenir particulièrement à cœur, puisqu'il a assuré vouloir "mettre toute [son] énergie à le faire avancer à une vitesse supérieure à celle qui est la sienne jusqu'à présent".
Les discussions autour de la création de la société de projet pourraient-elles donc reprendre et se concrétiser rapidement ? Quant à l'enquête publique, pourrait-elle être lancée courant 2020 ? C'est en tout cas ce qu'avait promis Jean-Baptiste Djebbari, alors secrétaire d'Etat aux Transports et qui a conservé son portefeuille dans le nouveau gouvernement comme ministre délégué, à Carole Delga en décembre dernier.