LÉGISLATIVES 2024. Les dirigeants de très petites entreprises ne sont pas rassurés par la conjoncture nationale mais se rassurent par la même occasion vis-à-vis de leur propre activité. Les difficultés s'accumulent néanmoins et le risque de faillites demeure élevé.

Les bouleversements politiques perturbent aussi les petits patrons. Alors que le second tour des élections législatives anticipées se tient ce 7 juillet, les organisations patronales et les fédérations du bâtiment ont eu l'occasion de rappeler leurs propositions aux candidats en lice.

 

 

Le baromètre Fiducial du 2e trimestre 2024 montre ainsi que l'inquiétude ne concerne pas seulement les grands groupes. Réalisée par l'Ifop entre mai et juin, donc avant et après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, l'étude a interrogé un millier de dirigeants de très petites entreprises pour prendre le pouls de leur activité.

 

1 dirigeant de TPE sur 3 fait confiance à Emmanuel Macron

 

Il en ressort que leur niveau de confiance envers le président de la République, Emmanuel Macron, reste paradoxalement stable (32%). Ils sont également 77% et 69% à approuver la réforme de l'assurance-chômage - que vient toutefois de suspendre le Premier ministre Gabriel Attal -, respectivement pour augmenter la durée de travail afin de prétendre à des indemnités, et pour réduire la durée d'indemnisation à 12 mois (au lieu de 18 actuellement).

 

Dans le contexte actuel, les chefs d'entreprises adoptent cependant une posture ambivalente. Leur optimisme envers le climat général des affaires a reculé de 8 points suite à la dissolution, passant de 32 à 24%. Pour autant, leur optimisme à l'égard de leur propre activité gagne 9 points, passant de 49 à 58%.

 

66% des chefs d'entreprises du BTP sont optimistes

 

D'après les spécialistes de Fiducial, "on peut ainsi émettre l'hypothèse de vases communicants, avec une préoccupation accrue pour le climat général du pays, qui permettrait aux dirigeants de TPE de 'relativiser' la situation de leur propre société".

 

Les chefs d'entreprises du BTP font d'ailleurs partie de ceux dont l'optimisme est le plus important (66%), à l'opposé des patrons travaillant dans le commerce (33%). Pour autant, les difficultés économiques s'accumulent pour un nombre croissant de structures : 37% des TPE sondées déclarent avoir des problèmes de trésorerie, une hausse de 10 points par rapport au 3e trimestre 2023.

 

Les TPE susceptibles de déposer le bilan ont bondi de 15 points en 3 mois

 

Elles sont même 19% à se retrouver dans une situation très difficile, une part qui reste stable mais dont les conséquences, elles, semblent s'aggraver. La moitié d'entre elles pourraient en effet déposer le bilan, ce qui représente un bond de 15 points en comparaison au 1er trimestre 2024, et la première fois que cet indicateur est le plus élevé depuis sa création au début de l'année 2023.

 

Sauf que là encore, le ressort psychologique pèse lourdement dans le ressenti des dirigeants. La part des TPE se déclarant en difficulté financière a culminé à 42% avant la dissolution, avant de retomber à 32% après. "À nouveau, ce paradoxe peut s'expliquer par une forme de relativisme face à l'incertitude politique et économique à laquelle le pays est confronté", avance l'étude.

 

 

8% des TPE de moins de 10 salariés ont recruté ou envisagent de le faire

 

Sur le front de l'emploi, la proportion de chefs d'entreprises ayant embauché ou prévoyant de le faire stagne autour de 10%. L'enquête souligne une nouvelle fois "une forte corrélation entre cet indicateur et la taille de l'entreprise" : seulement 8% des TPE de moins de 10 salariés ont recruté ou envisagent de recruter, contre 41% pour les TPE de plus de 10 salariés.

 

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