LÉGISLATIVES 2024. Les représentants des entreprises de proximité considèrent que les résultats du premier tour des élections législatives anticipées annoncent "une période d'incertitudes préjudiciables au monde économique". Les artisans du bâtiment, eux, rappellent leur "profond attachement" à certaines "valeurs fondamentales".

Après avoir été plutôt ignorés depuis 2017, les corps intermédiaires vont-ils être de nouveau considérés par la représentation nationale à l'issue des élections législatives anticipées ? C'est en tout cas ce que souhaitent les représentants des indépendants, qui affirment que la prochaine Assemblée nationale et le Gouvernement qui en découlera devront "s'appuyer sur les corps intermédiaires pour retisser le lien social".

 

Prenant acte des résultats du premier tour, l'Union des entreprises de proximité (U2P) juge que ces derniers annoncent "une période d'incertitudes préjudiciables au monde économique". Pour autant, l'organisation patronale attend les futurs députés au tournant, "quelle que soit l'issue du scrutin". L'un de ses membres, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), rappelle quant à elle son "profond attachement" à certaines "valeurs fondamentales" (voir encadré ci-dessous).

 

Réserver "une meilleure place" aux TPE

 

Dans un communiqué, elle liste les "engagements" qu'elle attend des parlementaires qui seront élus le 7 juillet au soir. Parmi eux, le fait de "favoriser le vivre-ensemble en réconciliant les Français et en leur donnant confiance en l'avenir", un terreau "indispensable" pour permettre la croissance des activités économiques selon l'U2P.

 

Sans surprise, le combat de la représentativité patronale revient sur le devant de la scène. Les indépendants demandent à ce qu'on leur réserve "une meilleure place" en accordant "une attention particulière" aux très petites entreprises.

 

Les artisans du bâtiment mettent en avant les valeurs qu'ils entendent "préserver et défendre"

 

Dans un communiqué distinct, la Capeb a souhaité réaffirmer "les valeurs fondamentales des entreprises artisanales du bâtiment (...) qu'elle entend préserver et défendre". Se présentant comme organisation "apolitique", la confédération estime cependant être "en pleine responsabilité" en insistant sur ces six valeurs. "L'insertion professionnelle et sociale par le travail, sans aucune discrimination, notamment de genre, d'orientation sexuelle ou d'origine, a toujours été au cœur de l'artisanat du bâtiment et doit impérativement le demeurer."

 

Fraternité, égalité, respect des principes démocratiques, progrès social, liberté d'entreprendre et indépendance des entreprises constitueraient ainsi "l'émanation" des propositions formulées par la Capeb à destination des candidats aux législatives. Pour Jean-Christophe Repon, son président, elles s'inscrivent même dans l'ADN de l'organisation.

 

"S'assurer que le nouveau paysage politique donne la capacité au bâtiment d'exprimer son potentiel dans l'intérêt du collectif"

 

"Depuis sa création en 1946, la Capeb a traversé les soubresauts politiques et sociaux du pays en faisant toujours montre d'un grand sens du devoir et en restant un repère de stabilité pour les professionnels du bâtiment, fiers de leurs valeurs. Fidèle à son histoire, la Capeb compte demeurer vigilante lors d'épisodes de poussées radicales, poujadistes et populistes."

 

En qualifiant les corps intermédiaires - qui auraient été "mis à mal ces dernières années" - de "facteurs de stabilité", d'"acteurs de confiance" et de "repères", la confédération rejoint ainsi la position de l'U2P.

 

Son rôle sera "de s'assurer que le nouveau paysage politique qui va se dessiner donne la capacité aux entreprises artisanales du bâtiment d'exprimer leur potentiel dans l'intérêt du collectif", ajoute Jean-Christophe Repon. La Capeb affirme donc qu'elle "sera vigilante et défendra les valeurs collectives" portées par ses adhérents et "qui résonnent avec notre devis républicaine".

 

Simplification

 

Une fois de plus, la simplification administrative et réglementaire est aussi prônée par les professionnels. Pour contrer les normes et charges qui "étouffent" les TPE, leurs représentants plaident pour que les procédures de "création, développement et innovation des entreprises" soient facilitées.

 

Dans la logique de "réhabiliter la valeur travail" et d'assurer l'insertion sociale, l'U2P veut continuer à développer l'apprentissage. Enfin, les petits patrons attendent des futurs députés que les partenaires sociaux soient respectés dans le cadre d'un dialogue économique et social "constructif", de même que "les accords paritaires qui en résultent".

 

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