CONJONCTURE. Les chefs d'entreprises restent globalement préoccupés par le contexte économique, selon la dernière étude conjoncturelle de la CPME. La hausse des coûts et des prix se répercute sur l'ensemble de la chaîne de valeur, et la future mise en place des ZFEM suscite des inquiétudes.
Le climat des affaires ne s'améliore pas vraiment pour les chefs d'entreprises. Pour l'exercice 2023, ces derniers font même état de prévisions d'activité moins optimistes que pour l'année 2022. Sur les premiers mois de 2023, leur chiffre d'affaires est déjà en baisse pour 36% d'entre eux, quand 45% font état d'une diminution de leur trésorerie.
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Dans sa dernière enquête conjoncturelle, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME, dont la Fédération française du bâtiment est membre), qui a interrogé environ 1.500 patrons au mois d'avril dernier, souligne en outre le rôle toujours prédominant de l'inflation, qui selon elle "atteint des sommets". 91% des sondés indiquent ainsi constater une hausse des prix de leurs fournisseurs, dont 50% qui précisent que celle-ci a pour conséquence d'augmenter le prix de revient de plus de 10%.
L'inflation "atteint des sommets"
Plus de la moitié (54%) des dirigeants de petites structures qui répercutent cette hausse sur leurs propres devis et factures, subissent alors un recul de leurs ventes. L'envolée des coûts et des prix se retrouve donc tout au long de la chaîne de valeur, du fabricant jusqu'au consommateur ou usager final.
Autre facteur incontournable : la crise énergétique. 70% des personnes interrogées par la CPME affirment que la flambée des coûts de l'énergie menace leur trésorerie, et 6% d'entre eux craignent carrément de mettre la clé sous la porte. Comme en témoigne la progression inquiétante des faillites d'entreprises depuis maintenant plusieurs mois, l'inflation généralisée et persistante impacte donc les entreprises, notamment les plus petites.
La sobriété énergétique ne semble pas pour autant motiver les chefs d'entreprises à franchir le pas de la transition écologique. Seulement 28% des sondés envisagent de réaliser des investissements pour réduire leur consommation d'énergie, la principale raison invoquée étant le "manque d'accompagnement financier".
Renouveler les flottes professionnelles
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La CPME note d'ailleurs que les mesures d'adaptation à l'urgence climatique chamboulent l'activité des petites structures. Par exemple, parmi les 20% des entrepreneurs assurant être concernés par la mise en place des ZFEM (zones à faibles émissions de mobilité), 41% pensent renoncer à des marchés situés dans ces périmètres, tandis que 37% augmenteront leurs prix pour compenser les surcoûts engendrés par l'accès à ces zones spécifiques.
La mise en place d'une telle mesure, régulièrement dénoncée par l'artisanat du bâtiment, impliquera par ailleurs de renouveler les flottes professionnelles. D'après l'enquête, 40% des chefs d'entreprises disposent déjà d'un véhicule hybride ou électrique, ou du moins souhaitent en acquérir un d'ici 2024. Néanmoins, les prix de ces véhicules, ainsi que leur autonomie considérée comme insuffisante, demeurent les principaux freins à leur achat.