CONJONCTURE. "On ne peut parler de flambée des prix de l'immobilier liée aux quartiers de gare", a estimé Marie-Antoinette Basciani-Funestre, déléguée de l'Etat à l'ORF, à l'occasion de la publication de la note de conjoncture mensuelle de l'organisme, ce jeudi 3 octobre. L'ORF a créé un groupe de travail sur le sujet qui s'est réuni pour la première fois ce même jour.
L'Observatoire régional du foncier (ORF) en Ile-de-France veut tordre le cou à l'idée selon laquelle les futures gares du Grand Paris Express (GPE) entraînent une flambée des prix de l'immobilier alentour. Le prix moyen des appartements s'élevait en 2018 à 5.220 euros le mètre carré dans les quartiers des 67 gares du réseau du GPE, selon la note de conjoncture mensuelle publiée par l'ORF ce jeudi 3 octobre. Un montant en progression de 5,3% par rapport à 2017, soit une hausse supérieure de 0,8 point à l'augmentation moyenne régionale.
Mais "il faut rester très prudent dans l'utilisation de ces moyennes, qui camouflent des réalités territoriales très hétérogènes", met en garde l'ORF. "Le GPE valorise des secteurs aux situations de départ très variables", en reconversion industrielle ou en renouvellement résidentiel urbain, par exemple, "qui engendrent des coûts fonciers et d'aménagement très différents, (lesquels) se répercutent sur les prix de sortie des logements neufs", explicite l'ORF.
De fait, pas moins de 53 quartiers des futures gares sont situés dans des communes où le prix moyen des appartements au mètre carré est inférieur à la moyenne francilienne.
Mise en place d'un groupe de travail
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Quatre de ces quartiers de gares présentent même un différentiel de prix négatif par rapport à la moyenne de leur commune, de -8,6% pour Bondy à -15,7% pour Nanterre la Folie. Et, dans 11 quartiers de gares se trouvant dans des communes où le prix moyen du mètre carré est supérieur à la moyenne francilienne, un peu plus de la moitié (6) affichent des écarts négatifs par rapport à la moyenne de leur commune, de -0,5% pour Pont de Sèvres à -24,6% pour Bagneux. "On ne peut donc parler de flambée des prix de l'immobilier liée aux quartiers de gare", estime Marie-Antoinette Basciani-Funestre, déléguée de l'Etat à l'ORF.
Reste qu'afin de mieux analyser l'évolution des prix de l'immobilier avant et après l'ouverture des gares, Sabine Baïetto Beysson, présidente de l'ORF, a annoncé la mise en place d'un groupe de travail. Ouvert à l'ensemble des membres de l'ORF et composé, entre autres, de chercheurs, il devait se réunir pour la première fois ce jeudi après-midi.