INFRASTRUCTURES.

Dans un audit externe, la Société du Grand Paris est mise en garde contre "un risque important" de surcharge pour les effectifs d'ingénierie et de construction, en lien avec l'enchevêtrement des chantiers franciliens et d'un calendrier serré pour la réalisation totale du métro.
A l'issue de son Conseil de surveillance qui s'est tenu mardi 25 juin, la Société du Grand Paris (SGP) a présenté les conclusions de l'audit externe commandé en début d'année au cabinet PwC. Censé consolider la faisabilité du projet du Grand Paris Express en regard de sa feuille de route et de son budget, le rapport d'expertise mentionne quelques points de vigilance.

 

A commencer par le déroulement des différents chantiers en accord avec le calendrier fixé, qui établit à 2030 l'année de livraison complète du réseau de transport. Dans un communiqué, la SGP indique que l'audit appelle à bien appréhender "la complexité du contexte géotechnique" et "la réalisation du Grand Paris Express dans un environnement urbain parmi les plus denses au monde".

 

Risque de surchauffe dans les entreprises et les bureaux d'étude

 

Le cabinet PwC évoque également le contexte constructif métropolitain, avec un risque d'enchevêtrement des différents chantiers franciliens, et ses conséquences sur la main d'œuvre. "Les auditeurs pointent le risque important lié à la capacité des entreprises de travaux publics et d'ingénierie de conduire le projet", cite la Société du Grand Paris. En réponse, cette dernière affirme qu'elle œuvre déjà "au sourcing des expertises et à l'ordonnancement de ses calendriers d'appels d'offre, en lien avec les fédérations professionnelles et avec les entreprises".

 

Pour tenir les délais, il est notamment prévu de faire passer les chantiers des lignes 15 Ouest et 15 Est sous le régime de conception-réalisation, un choix jugé pertinent par l'audit qui appelle néanmoins à "la définition des programmes techniques le plus en amont possible". Au prolongement de ces tracés, l'interconnexion entre les lignes 15 Est et 15 Sud en station de Champigny menaçait d'être supprimée pour réduire le coût global du projet de métro francilien. Mardi, le Conseil de surveillance de la SGP a décidé de sauvegarder "l'ensemble des infrastructures nécessaires à l'interopérabilité".

 

Des élus rassurés mais vigilants

 

Les élus de l'Est parisien, sous l'égide du président du territoire Est Ensemble Gérard Cosme et de l'Association de promotion de la ligne 15 Est, se réunissaient le 12 juin dernier pour rappeler leur mobilisation pour une ligne sauvegardée, notamment dans son interopérabilité. Au lendemain du Conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, Gérard Cosme "salue cette décision de raison" après de "longs mois de polémique qui auraient pu être évités". Les élus de l'est parisien, rappelle le président d'Est Ensemble "resteront mobilisés (…) avec une vigilance accrue sur les mesures d'économie annoncées".

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