TRAVAUX PUBLICS. L'organisation professionnelle a accueilli "favorablement" le discours de politique générale du Premier ministre, Jean Castex, devant le Parlement. Si le chef du gouvernement a promis de soutenir l'investissement public local, la FNTP reste cependant sur ses gardes et attend la concrétisation des paroles en actes.
Au moment de la nomination de Jean Castex comme Premier ministre, le président de la FNTP Bruno Cavagné confiait à Batiactu être "comme saint Thomas", et attendre les premières décisions du nouveau chef du gouvernement pour juger son action. Quelques jours après le discours de politique générale du Premier ministre, la FNTP reste sur cette même ligne : l'a priori est positif, mais elle attend la "traduction opérationnelle et financière" des promesses avancées "le plus rapidement possible", indique le président dans un communiqué.
Si les entreprises de travaux publics craignaient "une absence de mesures relatives à la relance de l'investissement public au niveau national comme local", le discours de Jean Castex devant les députés, le 15 juillet, a en effet eu tendance à les surprendre dans le bon sens. Il a en effet donné une "large place au soutien à l'investissement des collectivités territoriales orienté vers le développement durable et l'aménagement du territoire", s'est réjoui la FNTP.
De bons signaux
Une bonne nouvelle alors que la fédération, s'appuyant sur le discours "de nombreux économistes", tente de convaincre depuis longtemps des "effets rapides et positifs identifiés pour l'ensemble de l'économie" que représentent les investissements dans les infrastructures. "A fortiori, de nombreux chantiers cités par le président de la République et le Premier ministre participent à la transition écologique", au niveau national ou local.
Les contrats territoriaux de relance et de développement écologique évoqués par Jean Castex sont, dans cette optique, bien accueillis. De même que sa volonté d'accélérer certains types de projets est un bon signal. La FNTP a noté plusieurs exemples cités par le Premier ministre, comme la conversion de l'éclairage public, le développement des pistes cyclables, la promotion des énergies renouvelables, le déploiement des bornes de recharge électriques, la remise en état du patrimoine d'infrastructure en particulier des canalisations et des petites lignes ferroviaires, ou encore la finalisation du plan France très haut débit.
Quelle part consacrée précisément aux infrastructure
sMais il y a toujours un mais. Et comme souvent, il concerne la question du financement, qui "reste en suspens", souligne la FNTP, qui se demande quelle part des 20Mds€ promis pour l'écologie reviendra véritablement aux infrastructures. Pourtant, assure-t-elle, "les besoins sont clairement identifiés et représentent à eux seuls près de 10Mds€ de financements complémentaires par an", en plus des besoins nécessaires et urgents des opérateurs de mobilités pour "combler les pertes de recettes".
Dans ces 10Mds€ en plus par an, 2,5Mds doivent être consacrés aux grands projets, "au cœur de la transition vers une économie décarbonée". La FNTP cite le Grand Paris Express, le canal Seine-Nord-Europe, le Lyon-Turin, et les différentes LGV comme le Bordeaux-Toulouse, le Montpellier-Perpignan (que le Premier ministre souhaite accélérer), ou encore l'achèvement de la ligne Rhin-Rhône.
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Les 7,5Mds€ restants, quant à eux, concernent les projets de transition écologique dans les territoires. Il s'agit de développer les infrastructures de mobilité décarbonée, de développer les ENR et des réseaux électriques, préserver les ressources en eau et les milieux naturels… Autant de "chantiers rapides à mettre en œuvre et qui, mis bout à bout, contribueront à changer la donne écologique", insiste la FNTP.
La FNTP aperçoit donc dans le discours de Jean Castex une "lueur d'espoir dans la tempête", et espère que les paroles se transformeront en actes.