CHAUFFAGE. Edouard Philippe a annoncé la fin programmée des chaudières au fioul dans les 10 ans. Les professionnels des pompes à chaleur et de l'électricité répondent d'ores et déjà présent pour remplacer ces équipements en mettant en avant leurs avantages.
Le Premier ministre a annoncé, voilà quelques jours, l'instauration d'une prime à la conversion pour faire disparaître, d'ici à la fin de la prochaine décennie, les chaudières au fioul. Une aide qui prendra en charge un tiers du coût global de cette opération et incitera les Français à opter pour des solutions plus vertueuses et économiques. Ce sont donc environ 3 millions de maisons individuelles, principalement situées en zone de campagne, et 600.000 logements collectifs, qui devront donc entamer cette transition énergétique dans les années qui viennent. Car ce mode de chauffage représente 12 % des consommations nationales de produits pétroliers. Et les consommateurs font face à une flambée des prix avec un litre de fioul domestique passé de 0,75 à 1 € en un an. L'occasion pour les autres solutions de chauffage de se rappeler au bon souvenir des consommateurs.
L'Association française pour les pompes à chaleur (Afpac), par exemple, estime que la PAC est une réponse pertinente à tous ces enjeux : "Elle se décline sous différentes technologies afin de subvenir aux besoins de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire. Dans certaines conditions, elle peut également apporter du rafraîchissement l'été lors des 'grandes chaleurs', qui deviennent de plus en plus fréquentes". Les industriels parlent ici de thermo-frigo-pompes. Côté performances, la filière met en avant un excellent bilan, avec des étiquettes Energie A+ ou A++ pour les pompes à chaleur air/eau et même A+++ pour les pompes à chaleur géothermiques, ce qui en fait la réponse la plus efficace. "Remplacer une chaudière au fioul par une PAC permet de substituer à 4 kWh de combustible fossile, 1 kWh d'électricité et 3 kWh de chaleur renouvelable gratuite prélevée sur l'environnement (air, sol, nappe phréatique)". Avec son vecteur eau, la pompe à chaleur est capable de venir s'installer sur le circuit de chauffage sans modification importante. L'Afpac note que la réponse la plus intéressante consistera à s'orienter vers une PAC hybride, "un compromis qui permet une transition en conservant un appoint fioul".
PAC, GPL ou SSC ?
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Chez EDF, l'argumentaire est identique : "C'est l'occasion pour [les ménages] de penser à s'équiper de moyens de chauffage modernes à la fois plus performants, moins coûteux et plus confortables, c'est-à-dire des équipements électriques bas carbone tels que les pompes à chaleur". Pour l'électricien national, ces machines "captent l'énergie renouvelable et gratuite présente dans l'air ou le sol et restituent au logement jusqu'à quatre fois plus d'énergie qu'elles n'en consomment". Le bilan carbone serait donc extrêmement avantageux : -90 % d'émissions de CO2 par rapport au fioul et -75/-85 % par rapport au gaz et au GPL. Pour les clients, la facture énergétique serait, elle aussi, réduite : -60 % par rapport au fioul et environ -40 % par rapport au gaz et GPL. Et de rappeler que des aides existent déjà (Anah, CITE, CEE et dispositif "Coup de pouce") pour réduire "fortement" le coût d'installation. EDF ajoute avoir mis en place, depuis 2017, sa propre "Prime énergie" pouvant "représenter jusqu'à quelques milliers d'euros sur des travaux de rénovation énergétique en particulier de changement des chaudières".
L'industriel Chaffoteaux, de son côté, précise proposer des chaudières gaz à condensation, des PAC air-eau et des systèmes solaires combinés (SSC) qui pourraient se substituer à des chaudières fioul. Des solutions connectées aux réseaux (gaz ou électricité) qui éliminent le "risque de voir le réservoir vide". Pour les zones non desservies en gaz naturel, la marque fait valoir : "Le GPL présente une solution pour les ménages souhaitant opter pour un chauffage au gaz". Les Français auront donc l'embarras du choix au moment de remplacer leur vieille chaudière au fioul dans les années qui viennent.