Certains acteurs de la filière fioul s'insurgent de l'adoption d'un amendement limitant le Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) aux chaudières fioul les plus performantes. Pour eux, cela revient à stigmatiser ce combustible, à l'avantage du gaz.
Après l'adoption d'un amendement réservant le bénéfice du Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) aux seules chaudières fioul à haute performance énergétique, deux acteurs de la filière ont fait savoir leur mécontentement par communiqué de presse.
Le texte prévoit de maintenir ce type de matériel dans l'assiette du crédit d'impôt, jusqu'au 30 juin 2018, à un taux de 15%. Pour la Fédération française des combustibles, carburants & chauffage (FF3C) et la Fédération française des pétroliers indépendants (FFPI), cette décision est difficilement compréhensible. Et ceci pour au moins deux raisons : "les solutions hybrides (fioul/PAC) ou de couplage (fioul/solaire) sont ignorées" et "la nouvelle performance requise, peu disponible sur le marché, ne sera accessible qu'à des ménages aisés".
Une "ostracisation du fioul domestique"
Les deux syndicats estiment également que le Gouvernement, en agissant ainsi, "stigmatise" le fioul, à l'avantage des solutions gaz. "Ces deux énergies fossiles, fioul et gaz, émettent du CO2 (valeurs respectives de 272g/kWh contre 204 g/kWh). Cet écart relatif de 25% ne justifie pas la promotion du gaz d'un côté et l'ostracisation du fioul domestique de l'autre." Ainsi, "exiger un seuil de performance très élevé pour les seules chaudières fioul, et pas pour celles au gaz, aura un impact sur l'investissement nécessaire, de l'ordre de 10.000 à 12.000€ contre 6.000 à 8.000€ pour des chaudières performantes actuelles".
Les organisations appellent ainsi les pouvoirs publics à adopter un CITE à 20 % sur "l'ensemble des chaudières fioul ou gaz de même performance".