CONJONCTURE. Seulement un peu moins d'un tiers des professionnels espèrent encore une amélioration de leur situation, d'après une enquête réalisée par la Confédération des petites et moyennes entreprises. 38% des sociétés sondées indiquent une dégradation de leur trésorerie, principalement due à une aggravation des retards de paiement.
Conséquences du Covid, inflation des matériaux et énergies, manque de main-d'oeuvre... La situation économique se tend de plus en plus pour les entreprises françaises. Dans une enquête sur leur situation économique et financière réalisée auprès de 2.400 TPE et PME (très petites, petites et moyennes entreprises) de tous les secteurs d'activité tout au long du mois d'octobre, la Confédération des PME s'alarme de "signes de fragilité".
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L'organisation patronale, dont la Fédération française du bâtiment (FFB) est membre, souligne notamment que 32% seulement des dirigeants interrogés espèrent encore une amélioration de leur situation globale au 2e trimestre 2022. 38% d'entre eux indiquent de surcroît une dégradation de leur trésorerie, principalement due à une aggravation des retards ou des incidents de paiement.
"Les difficultés d'approvisionnement en matières premières, qui frappent plus de la moitié des entreprises (56%), contribuent à dégrader la situation", précise la CPME. "Il est à noter qu'une immense majorité (90%) des entreprises ont le sentiment que leurs fournisseurs profitent de la situation actuelle pour augmenter leurs prix, et ce sans réelle justification." Un constat déjà formulé par certains acteurs du bâtiment.
Étalement supplémentaire pour le remboursement des PGE
90% des entreprises se disent donc frappées de plein fouet par l'inflation, qui amène 53% d'entre elles à augmenter leur prix de revient de plus de 10%. Elles sont 31% à affirmer ne pas être en capacité de reporter cette hausse sur leur prix de vente. Quasiment la moitié (45%) des professionnels considèrent que l'inflation aura par conséquent un impact "significatif" sur leurs résultats 2022, lesquels diminueront de plus de moitié, voire basculeront dans le rouge.
"Dans ce contexte, le coût de l'énergie pèse de plus en plus lourdement sur les entreprises ; 1 sur 10 (9%) allant même jusqu'à envisager un arrêt de son activité du fait de la hausse des prix de l'énergie", poursuit l'organisation patronale. Selon elle, l'énergie est un poste de dépenses qui dépassait les 3% du chiffre d'affaires pour seulement 21% des entreprises en 2021, mais ce chiffre s'envolerait à 60% pour 2023.
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Ce qui doit amener à mieux prendre en compte les 13% de dirigeants se retrouvant dans l'incapacité d'honorer leurs échéances de remboursement de PGE (prêts garantis par l'État), insiste la CPME. Qui plaide dans ce dossier pour "un étalement de quatre ans supplémentaires". Plusieurs acteurs ont pourtant estimé que le remboursement des PGE ne devrait pas poser de problème.
Dans tous les cas, et alors que le budget 2023 est débattu à l'Assemblée nationale, le contexte actuel serait "particulièrement mal choisi pour augmenter la fiscalité locale, augmentation qui frappe pourtant 7 entreprises sur 10", conclut l'enquête. La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé la semaine dernière une nouvelle salve de mesures de soutien aux entreprises, collectivités, établissements publics et associations pour surmonter la crise énergétique.