ANALYSE. Quasiment 9.000 entreprises françaises ont mis la clé sous la porte au 3e trimestre 2022, ce qui fait décoller le niveau de défaillances de 69% sur un an. Le secteur de la construction subit lui aussi une hausse des procédures judiciaires, même si celle-ci est toutefois moins rapide que la moyenne nationale. Mais certains segments d'activité paient un lourd tribut.


"Un taux jamais observé en 25 ans", "une hausse record" : c'est par ces mots peu rassurants que le groupe Altares, spécialisé dans les données d'entreprises, commente l'explosion des défaillances de sociétés françaises constatée au 3e trimestre 2022 dans sa traditionnelle étude consacrée au sujet. Entre le 1er juillet et le 30 septembre derniers, 8.950 procédures judiciaires collectives ont été ouvertes, soit 68,5% de plus comparé à l'été 2021.

 

 

Sur les 12 derniers mois, ce sont même 38.000 entreprises qui se sont retrouvées en cessation de paiement, ce qui représente 10.000 dossiers supplémentaires sur un an (+34%). Si la France retombe ainsi aux niveaux de faillites de l'été 2020, elle reste toutefois encore loin des quelque 53.500 procédures qui avaient été comptabilisées à la fin septembre 2019.

 

Il n'empêche, la situation se détériore et inquiète. "Le nombre des défaillances d'entreprises augmente très vite. Les difficultés, qui se concentraient ces derniers mois sur les activités B2C (des entreprises aux consommateurs), se propagent et n'épargnent plus les PME (petites et moyennes entreprises)", explique Thierry Millon, directeur des études Altares.
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