FOCUS. Les prix des chantiers d'entretien-amélioration, pour le résidentiel comme pour le non-résidentiel, ont encore augmenté de 2,3% en moyenne entre avril et juin 2022, selon l'Insee. Amplifiée depuis le 1er trimestre 2021, la hausse s'avère spectaculaire sur le long terme.

Quand les prix des travaux d'entretien-amélioration arrêteront-ils de monter ? Depuis le début de l'année 2021, leur progression constante s'amplifie encore et semble toujours plus inexorable. L'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de publier son indice des prix des chantiers de rénovation de bâtiments portant sur le 2e trimestre 2022, durant lequel une nouvelle hausse globale de 2,3% a été enregistrée.

 

 

Certes, un timide ralentissement semble se faire sentir, puisque l'augmentation avait été de 2,9% sur les trois premiers mois de l'année. Le secteur résidentiel encaisse par ailleurs davantage la flambée des prix que le secteur non-résidentiel (respectivement 2,4% et 2,2%) entre avril et juin. Toujours est-il que l'inflation est bel et bien là, et qu'elle impacte aussi l'économie du bâtiment et les métiers du second-oeuvre.

 

Des progressions sectorielles plus ou moins marquées

 

Aucun segment n'est épargné par cette hausse des prix, bien qu'un tassement s'observe entre les périodes janvier-mars et avril-juin. Par exemple, la menuiserie connaît une inflation de 3,2% après 3,9%, quand les chantiers de plomberie, chauffage et conditionnement d'air engrangent 3,1% après 4,6%. À l'inverse, une accélération est même constatée dans les autres travaux spécialisés : +2,8% au 2e trimestre après +2,4% au 1er trimestre.

 

D'autres corps de métiers connaissent une progression plus modeste de leurs prix. Ainsi, la couverture a enregistré +2,4% après +2,8%, quand la plâtrerie a vu ses tarifs augmenter de 1,9% après 2,4%. Les travaux de revêtements (sols et murs) s'inscrivent dans le même tendance, avec +1,4% après +2,1% ; idem pour les chantiers d'installations électriques (+1,2% après +2,1%). La peinture et la vitrerie stagnent (+1,3% aux deux trimestres), et les prix des autres segments non-répertoriés dans les catégories précédentes montent de 1,1% après 0,6%.

 

L'inflation des chantiers d'entretien-amélioration concerne donc l'ensemble des entreprises du bâtiment. Suite aux confinements sanitaires qui ont amené les Français à reconsidérer le confort de leur habitat, la filière a pu surfer sur une vague de travaux de rénovations.

 

Mais la sortie de la pandémie a vu en parallèle les prix des matières premières et des équipements augmenter, du fait de la désorganisation des chaînes mondiales d'approvisionnement et de difficultés économiques rencontrées par beaucoup de pays, Chine en tête. Et la guerre russo-ukrainienne n'a évidemment rien arrangé, en bouleversant cette fois les marchés énergétiques.

 

En se référant à l'indice des prix général des travaux d'entretien-amélioration des bâtiments, qui avait comme base 100 en 2015, on s'aperçoit qu'il a progressivement augmenté pour atteindre 105 fin 2020, et pour finalement culminer à 119 au printemps 2022.

 

L'envolée des prix est cependant encore plus parlante sur un an. Toujours d'après l'Insee, les travaux d'entretien-amélioration ont grimpé de 8,7% entre le 2e trimestre 2021 et le 2e trimestre 2022. Sur 12 mois, la hausse est un peu plus marquée dans le résidentiel (+8,8%) que dans le non-résidentiel (+8,6%).

 

 

Cette évolution annuelle est essentiellement due aux travaux de menuiserie (+13,2%), de plomberie/chauffage/conditionnement d'air (+12,4%) et de couverture (+9,2%). La plâtrerie (+7,3%), l'électricité (+6,4%), les revêtements (+5,7%), la peinture/vitrerie (+4%) affichent des progressions plus modestes mais malgré tout significatives.

 

Les nombreuses catastrophes climatiques des derniers mois, des tempêtes aux incendies en passant par les orages de grêle et les vagues de chaleur, sans oublier la sécheresse, ont probablement aussi joué un rôle dans la conjoncture du secteur. Particuliers et entreprises impactés ont été obligés de faire réparer les dégâts occasionnés, ou ont préféré se prémunir de futurs désagréments en réhabilitant leurs logements ou locaux, par exemple pour installer la climatisation ou revoir l'isolation.

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