CONJONCTURE. Malgré les tensions inflationnistes, plusieurs indicateurs d'activité sont au vert du côté des artisans du bâtiment. Les carnets de commandes, notamment, se situent à un niveau élevé.
Le contexte fortement inflationniste plombe le quotidien des artisans du bâtiment et les incite à rogner sur leurs marges. Mais, c'est tout le paradoxe, plusieurs signaux économiques, les concernant, sont encourageants. Ainsi, le secteur a enregistré une croissance d'activité de +3,5% au premier trimestre 2022 (+3% pour le neuf, +4% dans l'ancien), comme l'a indiqué la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) dans sa dernière note de conjoncture. En tendance annuelle, du premier trimestre 2021 au premier trimestre 2022, le niveau de croissance est encore plus parlant : +11,2%.
Un chèque 'rénovation énergétique' proposé ?
Le marché de la rénovation énergétique, tiré par le succès de MaPrimeRénov' (MPR), enregistre de son côté une hausse notable de +4,5% (+14% en tendance annuelle). "Au mieux, nous avions +2% sur ce segment d'activité", s'est félicité Jean-Christophe Repon. L'organisation patronale pourrait militer, afin de maintenir la dynamique de ce marché dans un contexte de hausse des coûts, pour la création d'un chèque "rénovation énergétique", ou le renforcement du dispositif MPR, moyens visant à redonner du pouvoir d'achat aux particuliers. La Capeb compte également pousser le gouvernement à continuer d'accompagner les mono-gestes de rénovation. "MPR version 'offre globale' ne correspond pas à la réalité du terrain" et des budgets des ménages, a assuré le président, qui préfèrerait voir instauré un "passeport de la rénovation" permettant d'améliorer l'efficacité énergétique de son logement étape par étape.
Quoi qu'il en soit, la bonne tenue de la rénovation énergétique se traduit notamment par un niveau de carnet de commandes particulièrement élevé dans le secteur de l'artisanat du bâtiment, à 103 jours début avril 2022, en hausse de 12 jours par rapport à la même période en 2021.
Pour 2022, la Capeb planche ainsi sur une hausse globale de l'activité allant de +1,5% à +2,5%. Une prévision prudente, et dont la réalisation dépendra en partie de l'évolution du contexte national (accompagnement des ménages) et international (guerre en Ukraine, niveau de la production en Asie). Certains signaux ne sont guère encourageants, comme le gel de certains programmes de construction par des investisseurs, ou l'allongement de délais de paiement. Les artisans ne manqueront pas de tenir informés l'État de difficultés rencontrées lors des prochaines "Assises du BTP", promises par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire après les législatives, et avant l'été.